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Critique de Renod


Je pense que le détective privé Karl Kane fait son entrée en littérature de la manière la plus pitoyable possible. Imaginez-le dans son bureau, le pantalon et le boxer sur les chevilles, à se tartiner le derrière de crème anti-hémorroïdes… C'est la classe à Belfast ! Et nous n'en sommes qu'au premier paragraphe du premier chapitre. On dit souvent que la première impression est décisive et révélatrice...
Une fois ces démangeaisons soulagées et le pantalon remis en place, il est en mesure de recevoir un client qui l'engage pour une mission simple et bien rémunérée. Il lui demande de recueillir des informations sur un cadavre découvert la veille au Jardin botanique. Kane va se rapprocher de ses contacts, policier et indics. Pendant ce temps, la Grande faucheuse semble travailler avec acharnement sur la douce Belfast : les cadavres se ramassent à la pelle. le détective va devoir démêler le faux du vrai, suivre son intuition et affronter son pire démon : un traumatisme d'enfance. Il n'est armé le plus souvent que de son humour et de ses réparties cinglantes.

J'avais lu l'autobiographie de Sam Millar, 'On the brinks". Militant républicain emprisonné dans la prison de Long Kesh, reconverti plus tard en braqueur aux Etats-Unis, c'est un dur, un vrai. J'ai donc été surpris par le ton décalé de son récit. C'est drôle et… saignant. le roman est truffé de références : ce sont des citations placées en épigraphe de chaque chapitre ou des clins d'oeil à des séries télévisées. le traducteur a le mérite de nous expliquer les nombreux jeux de mots difficiles à adapter. L'intrigue met du temps à s'installer pour finalement se révéler captivante dans les cinquante dernières pages. le seul reproche que j'adresserai au roman, c'est qu'il n'est pas assez irlandais à mon goût. Alors oui, je n'espérais pas une grosse dose de folklore, trouver des personnages saoulés à la Kilkenny reprendre des chansons des Dubliners, mais j'ai le sentiment que Millar n'a pas suffisamment exploité le potentiel de son île. Ce reproche mis à part, j'ai apprécié ce roman qui se trouve à la croisée de Raymond Chandler et de Kinky Friedman.
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