Qui est vraiment Pearline Portious ?
Une jeune femme morte en couches qui travaillait à fabriquer des tricots à la léproserie de Kingston ? Ou sa fille, s'enfuyant de cette même léproserie, devenant revivaliste, avant de quitter la Jamaïque pour l'Angleterre ?
Au fil du récit, mêlant les voix d'un narrateur enquêteur, qui veut connaître le fin mot de l'histoire de Pearline Portious, et d'une vieille femme qui lui raconte contre mauvaise fortune bon coeur cette histoire, se reconstituent des vies, banales, heureuses comme tragiques, menées par une intrigue qui oscille entre vérité et invention, racontées par une plume dense, à la rythmique travaillée pour de la prose – cela se ressent en effet déjà grandement avec la traduction –, au langage multiple qui syncrétise traditions jamaïcaines et culture occidentale.
Derrière cette histoire, c'est aussi toute la littérature, et la création littéraire, qui sont questionnées, dans leur capacité, ou non, à raconter la réalité des évènements, sans à aucun moment les modifier, que ce soit dans un but moral, ou plus encore esthétique.
Moi qui avais adoré
By the rivers of Babylon, j'ai encore une fois été séduite par ce roman de
Kei Miller, le premier publié en France. Je vais essayer de me procurer ses oeuvres poétiques en VO, elles m'interpellent en effet grandement.
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