AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Analire


Suite à une rupture amoureuse difficile, Gil quitte New York pour partir à pied travers l'Amérique jusqu'en Arizona. Il s'installe seul dans une grande maison, face à une maison mitoyenne dotée d'une baie vitrée qui ne laisse que peu d'intimité à ses voisins. Justement, ces derniers viennent également de s'installer et s'entendent admirablement avec Gil. Un couple avec deux enfants en bas âge, qui sont très heureux de pouvoir bénéficier du soutien de Gil dans leur vie quotidienne. Car notre protagoniste est à la tête d'une fortune colossale, qui lui permet de pouvoir rester chez lui ou d'apporter son aide bénévolement à des associations dans le besoin.

Nous suivons donc cet homme solitaire, très énigmatique, dans sa vie paisible. Il est très compliqué de le cerner réellement, il ne laisse passer que d'infimes bribes de sa vie et de ses pensées, de ses émotions et de sa personnalité. C'est un peu le même reproche que je faisais à l'auteure dans son précédent roman, Nous vivions dans un pays d'été, où j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux protagonistes, que je trouvais clairement effacés. Gil essaie de donner du sens à sa vie en donnant de son temps auprès d'associations diverses, dont une qui aide les femmes victimes de violences conjugales. Une noble cause qui peut faire réagir, puisque les femmes sont souvent traumatisées par les hommes et perdent toute confiance dans le sexe opposé. Paradoxe cocasse, qui apporte son lot de sujets plutôt embarrassantes. Mais il se veut également d'une aide précieuse pour ses voisins, en devenant un membre à part entière de leur famille, jouant et éduquant le jeune garçon comme il se doit. C'est un homme bon, comme il en existe très peu, bienveillant, généreux, attentionné, foncièrement gentil, qui répond le bien autour de lui.

De l'espoir et autres créatures ailées est un roman minimaliste, dans lequel il ne se passe pas grand-chose, mais que l'on prend pourtant plaisir à lire. Tout est dans la psychologie des personnages et l'analyse des comportements face à des événements ou à des schémas types de notre société actuelle. Lydia Millet le dit elle-même sur sa quatrième de couverture, elle « examine le rôle de l'individu dans la société et les communautés que l'on crée dans un monde en crise ». Tout peut être sujet à réflexion. Pour ma part, je ne me suis peu posé de questions, préférant profiter de ces heures de lecture paisibles et reposantes aux côtés de personnages apaisants. Attention toutefois aux quelques longueurs qui viennent alourdir le texte, notamment les séquences sur l'ornithologie, dont je ne suis pas forcément une adepte, qui reviennent assez fréquemment, sans apporter de valeur ajoutée au texte. Certains peuvent y voir de la douceur, un brin de féerie... mais la façon dont la thématique est apportée ne m'a pas semblé adaptée. 

Un roman minimaliste, au style dépouillé, néanmoins apaisant et rafraîchissant, qui traite de sujets divers à travers des tranches de vie intéressantes. Agréable à lire, mais pas forcément impérissable.
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}