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Citations sur Nous vivions dans un pays d'été (19)

Moi, je me suis assise pour contempler les vagues et le ciel. C’était mon activité préférée quand j’étais au bord de la mer. J’essayais de disparaître dans les étendues d’eau et d’air. Je poussais mon attention de plus en plus haut, à travers l’atmosphère, jusqu’à ce que je puisse imaginer que je voyais la Terre. Comme les astronautes quand ils sont allés sur la Lune. Si vous pouviez n’être rien, vous pouviez aussi être tout. Une fois mes molécules dispersées, je serais ici à jamais. Libre.
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Je regardais ces initiales et je me sentais seule. Même parmi les gens. L’avenir défilait en un éclair sinistre. L’horloge tournait, et cette horloge ne me plaisait pas.
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Avant, nous vivions dans un pays d’été. Dans les bois, il y avait des cabanes perchées dans les arbres, et sur le lac, des bateaux. Même un tout petit canoë pouvait nous emmener jusqu’à l’océan. Nous traversions le lac en pagayant, franchissions un marais, suivions un ruisseau et arrivions à l’embouchure de la rivière. Là où l’eau rencontrait le ciel. Laissant nos embarcations sur le sable, nous courions sur la plage, portés par une brise saline. Nous avons trouvé un crâne de dinosaure. Ou peut-être de marsouin. Nous avons trouvé des œufs de raie, des coquilles d’œil-de-requin et du verre poli par la mer. Avant le coucher du soleil, nous regagnions le lac en canoë pour le dîner. Les huards lançaient leurs cris envoûtants à travers l’eau. Pour enlever le sable sur nos chevilles, nous sautions dans le lac depuis le ponton. En hurlant. Nous faisions des plongeons et des saltos sous le ciel qui devenait violet.
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Oui, nous savions bien que nous ne pouvions pas rester jeunes. Mais curieusement, c’était difficile à croire. Vous pouvez dire ce que vous voulez à notre sujet – nos jambes et nos bras étaient forts et affûtés. Je m’en rends compte à présent. Nos ventres étaient fermes et dépourvus de bourrelets, nos fronts lisses. Quand nous courions, si nous choisissions de le faire, nous filions tels des éclairs de soie. Nous avions la vigueur des êtres qui viennent de 
vigueur des êtres qui viennent de naître.
Toutes proportions gardées.
Et non, nous ne serions pas comme ça éternellement. Nous le savions, à un niveau rationnel. Mais l’idée que ces silhouettes aux allures de déchets qui se déplaçaient en titubant dans la grande maison étaient une vision de ce qui nous attendait – plutôt crever.
Avaient-ils déjà eu des buts dans la vie ? Avaient-ils seulement idée de ce qu’était l’amour-propre ?
Ils nous faisaient honte. Ils étaient un récit édifiant. 
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Ils aimaient boire : c’était leur passe-temps favori, ou, d’après l’un des nôtres, peut-être bien une forme de religion…

… Cela semblait leur procurer de la satisfaction. Ou du moins leur permettre de tenir le coup. Le soir, ils se rassemblaient pour manger de la nourriture et boire plus.
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Avant la tempête, nous lorgnions parfois les écrans de nos parents et nous emparions de leurs appareils quand nous avions besoin d'un shoot rapide. Glanions des éclairs télévisuels à travers une porte entrebâillée. Mes ces derniers temps, nous avions essentiellement ce qui s'offrait à nos yeux, la maisonnette, la grange et l'herbe haute des champs.
[...] Plus le temps passait, plus les images plates ont commencé à nous paraître étranges et en-deçà de la réalité.
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Ne nous avait-on pas dit qu'une molécule du dernier souffle de Jules César se trouvait, statistiquement parlant, dans chacune de nos inspirations ? Même chose pour Lincoln. Ou nos grands-parents.
Des échanges et des mélanges de molécules, à l'infini. Des particules qui avaient un jour été d'autres gens, et qui désormais se mouvaient à travers nous.
- Evie ! s'est exclamé Jack. Regarde ! J'ai trouvé un dollar des sables !
Voilà ce qui était triste pour mes molécules : elles ne se souviendraient pas de lui.
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Nous étions stricts avec les parents : des mesures punitives ont été prises. Vols, railleries, contamination de la nourriture et des boissons.
Ils ne se rendaient compte de rien. Et nous estimions que les châtiments étaient à la mesure de leurs crimes.
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Si vous pouviez n'être rien, vous pouviez aussi être tout. Une fois mes molécules dispersées, je serai ici à jamais. Libre.
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