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Critique de Goewin


Quand le passé ressurgit… cela donne un thriller angoissant et addictif ! Coup de ♥ !

Tout commence avec les pensées du prédateur en chasse et dès les premières lignes, l'angoisse monte. Machiavélique, l'auteur nous présente une jeune fille attachante de dix-neuf ans qui rentre chez elle après une journée de labeur et nous fait partager ses craintes à l'idée de pénétrer dans la forêt, à la nuit tombante, pour effectuer trois kilomètres à pied. Pendant ce temps, le commandant Gabriel Gerfaut est en vacances depuis deux jours dans le sud de la France et alors qu'il dîne en galante compagnie, le téléphone sonne. Gilles Milo-Vacéri prend un malin plaisir à saboter les vacances et le dîner romantique du commandant. Adriana, son bras droit, l'informe qu'une cousine éloignée de Paul, son adjoint, a été assassinée et les blessures sont tellement horribles que le médecin légiste hésite à se prononcer sur leur origine. A priori, cela ne peut pas avoir été causé par un loup ou un chien, l'animal présentant une mâchoire démesurée d'une puissance incroyable. le temps que Gerfaut rejoigne Paris, il y a déjà une seconde victime, une adolescente de seize ans, et quand il arrivera en Lozère où se situent les meurtres, on comptera un troisième décès, celui d'un berger et de trois brebis. Arrivés sur les lieux du second meurtre, Gerfaut et son équipe vont se trouver confrontés à Xavier Delpuech, un notable qui cultive des ambitions politiques et a fondé l'ADEL (Association Des Éleveurs Lozériens) ainsi qu'aux éleveurs de ladite association qui veulent à tout prix que le loup soit responsable. Heureusement, Gerfaut peut compter sur le soutien du procureur Jean-Marie Chabanier, un homme très sympathique qui ne cède pas devant les pressions ainsi que sur le capitaine Alexandre Delamare et le lieutenant Patricia Vidal, de la Section de Recherches de Nîmes, avec lesquels il va enquêter.

Cette cinquième enquête du commandant Gabriel Gerfaut nous entraîne sur les traces de “La Bête du Gévaudan” qui a fait couler beaucoup d'encre et… beaucoup de sang. Gabriel Gerfaut est un spécialiste des tueurs en série et des crimes qui sortent de l'ordinaire. C'est un électron libre sans aucun respect qui ne respecte pas toujours la hiérarchie ou la procédure. D'une intelligence supérieure, il est profondément humain et son équipe l'adore et veille sur lui jalousement. J'aime énormément son personnage et encore plus ses “disputes” avec Adriana qui ne se laisse pas faire ou ses escarmouches avec son divisionnaire qui « est un gueulard mais aussi un papa-poule » dixit l'auteur. J'avoue avoir bien ri à la réplique de Gerfaut à Gustave Marcelli sur le cirque. Quant à sa manière de ne pas s'en laisser conter, j'ai jubilé à sa réaction face aux éleveurs et plus particulièrement face à Xavier Delpuech et au préfet. J'étais déjà une de ses fans, mais là, Gabriel Gerfaut est devenu mon héros !

L'enquête une fois de plus se révèle compliquée et Gerfaut se trouve pris dans une toile complexe où les éleveurs accusent le loup et commettent plusieurs voies de fait, où les défenseurs et protecteurs des loups démontrent que le loup n'étant pas encore arrivé en Lozère, il peut difficilement être coupable. Ajoutons-y une population persuadée du retour de « La Bête du Gévaudan », voire même d'un loup-garou et vous avez un tableau complet. Et pendant ce temps, le monstre, humain ou animal, continue le carnage. Malgré toutes les difficultés rencontrées, Gabriel Gerfaut fait montre d'une grande délicatesse avec les membres de son équipe, les victimes et leurs familles. Par contre, il joue avec les éleveurs de l'ADEL comme un chat avec une souris : machiavélique, comme son auteur !

Le fait de donner la parole au prédateur ajoute à l'angoisse et au suspense. J'en ai oublié de respirer quand il s'est mis à traquer des enfants. J'ai tremblé pour tous ceux qui aidaient Gerfaut et qui cherchaient à élucider l'affaire. Gilles Milo-Vacéri joue diaboliquement avec nos nerfs. Sa plume est toujours aussi affutée et élégante. Et il nous distille les informations au compte-goutte. J'admire toujours autant son travail de recherches et de documentation car l'intrigue repose toujours sur des faits réels. de plus, il maîtrise à la perfection le page turner : une fois commencé « La Bête du Gévaudan », je n'ai plus pu le lâcher tant le suspense grimpait et l'angoisse aussi… L'enquête se déroule dans un laps de temps assez court, entre le 4 juin 2017 et le 12 juin 2017 mais sur un territoire étendu. Vu le nombre de victimes, vous comprenez l'angoisse… Nous suivons pratiquement heure par heure Gerfaut, Adriana, Paul, Alexandre et Patricia… et aussi le cheminement de la Bête. Quant à découvrir la vérité, j'ai émis les hypothèses les plus abracadabrantes ! Gilles Milo-Vacéri m'a bluffée une fois de plus même si j'avais soupçonné le véritable coupable. Et je peux vous dire qu'une fois tournée la dernière page, j'ai eu besoin de quelques heures pour m'en remettre.

Gerfaut va bénéficier de l'aide de deux personnages originaux et sympathiques. le premier est une jeune femme experte vétérinaire et spécialisée dans les morsures de prédateurs. Cécile Marcillac a du répondant et ne se prend pas au sérieux, elle apporte une note de gaieté dans un contexte assez sombre. le second est un écrivain criminologue. Après dix années de recherche, il prépare un ouvrage sur « La Bête du Gévaudan » et il va se montrer un précieux auxiliaire du commandant. Grâce à lui, nous allons avoir un compte-rendu précis sur les crimes “de la bête” qui a sévi dans le Gévaudan au XVIIIe siècle.

Gabriel Gerfaut parviendra-t-il à arrêter le monstre qui terrorise la Lozère ? Je ne vous dirai qu'une chose, la fin est absolument hallucinante, à vous faire dresser les cheveux sur la tête. J'en frissonne encore…
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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