Dès les premiers chapitres, le nom des meurtriers est connu ; il s'agit de deux adolescents, élèves de Saint Augustus, école privée réservée à l'élite fortunée de Glasgow. Comment et pourquoi en sont-ils arrivés à assassiner Sarah Erroll, dans la maison qu'elle vient d'hériter de sa mère alzheimerienne, après son décès ? le meurtre de Sarah précède étrangement de quelques heures le suicide par pendaison de Lars Anderson, père de l'un des meurtriers. Ces deux événements sont-ils liés ? Ces questions sont l'objet du roman.
Alex Morrow, enceinte de jumeaux, état qui ne nuit nullement à son travail, est chargée de l'enquête. Alex est une fille de Glasgow. Née et élevée dans une famille défavorisée vivant dans une barre d'immeubles promise à une inéluctable destruction, elle a cherché par tous les moyens à fuir son enfance prédestinée à la reproduction de la violence et de la misère connues par sa famille. Mais la mort dramatique de Sarah la ramène, malgré elle, au plus près de ses origines. Parmi les témoins, et peut-être même suspects, elle retrouve Kay Murray, une ancienne copine du quartier et d'école, qui survit toujours dans leur banlieue originelle. Elle se trouve, avec deux de ses fils, au coeur de l'enquête.
Ce roman de
Denise Mina ne s'adresse pas aux lecteurs pressés, avides de rebondissements à chaque page. L'auteure, patiemment et même obstinément, avec en arrière-plan Glasgow frappée par la récession, décortique l'histoire des quelques personnages principaux, dévoile peu à peu les liens qui les unissent. Avec méticulosité, elle analyse les raisons d'un acte a priori incompréhensible, qui chapitre après chapitre, trouve un embryon d'explication au sein de familles toxiques, hypocrites, riches, qui pensent que l'argent peut régler tous les problèmes. Un grand roman écossais qui s'achève avec l'arrivée de l'automne : « Un petit corps jaune et noir dégringola, les pattes agitées de tremblements en tous sens, et atterrit le ventre en l'air ». Bzz, bzz...