Ainsi, au-delà du témoignage qu'ils nous apportent, ces parents et veuves soulignent, dans l'ombre de leur expérience, l'urgence quotidienne de la vie. Demain, tout à l'heure peut-être, il se pourrait qu'il soit déjà trop tard. Pour dire que l'on aime, pour dire des mots tant de fois retenus.
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Je suis rentré à la maison, déjà noire de monde. La nouvelle du drame s'était répandue tôt dans les médias. Les journalistes étaient partout, odieux et lamentables. Je venais de perdre mon fils et eux grimpaient sur les toits des voitures pour photographier la chambre de Julien, dans laquelle nous ne le verrions plus. Je les voyais, cela me révoltait et me blessait, mais j'étais bien trop anéanti pour réagir.
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Mais la douleur conduit à des logiques qui n'appartiennent qu'à ceux qui souffrent.
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Mais la guerre s'embarrasse rarement des sentiments de ceux qui la font et la subissent en même temps.
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