Son armée s'ébranle donc le 4 juin. Le 11, elle franchit la Somme, et le 12 elle met le siège devant la petite ville de Nesle. On tente de négocier la reddition, mais un héraut bourguignon est tué d'une flèche. L'assaut est donné, la ville est prise, et c'est la boucherie, ordonnée par le duc, qui est à nouveau saisi par l'instinct sanguinaire qui l'avait animé à Dinant, à Liège, à Franchimont.
"Ceux qui furent pris vifs furent pendus..., un nombre assez grand eurent les poings coupés. Il me desplait à dire cette cruauté, mais j'estoye sur le lieu, et en faut dire quelque chose", écrit Commynes. On pend, on noie, on mutile, jusque dans l'église, où d'après le chroniqueur Jean de Roye, le Téméraire serait entré à cheval et se serait exclamé, à la vue des tas de cadavres : "Saint Georges ! Enfans, vous avez fait une belle boucherie !".