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Critique de cicou45


C'est un comble de se retrouver démuni de mots pour rendre hommage à ce magnifique (bien que bouleversant et terrifiant) récit où justement, les mots ont été salvateurs pour ces héros qui ont vécu dans l'enfer de la guerre syrienne. Je suis souvent dépassée par le conflit syrien et n'y entend pas grand-chose mais il est vrai que nous ne pouvons pas ne pas entendre, si ce n'est comprendre. J'ai entendu et à travers ce récit extraordinaire, a peut-être un peu mieux compris. du moins, ce qu'en ai retenu est que les livres peuvent être une véritable arme d'auto-défense, un moyen pour ne pas se laisser embrigader et pour ne pas tomber dans la déshumanisation que certains états autoritaires veulent assigner à tout un peuple. C'est le cas ici d'Ahmad, de Shadi, Hussam, Abou Malek et d'Ustez (surnommé "le professeur" et de tous leurs compatriotes syriens opposé au régime de Bachar Al-Assad qui ont osé bravé l'interdit, en refusant de se plier aux règles et qui, pendant le siège de 2012 2016 ont constitué une petite bibliothèque au sein de la ville de Daraya. J'avoue à ma grande honte que jusqu'alors j'ignorais où se situait cette ville et n'en n'avais même jamais entendu parler mais à travers les témoignages des protagonistes considérés comme rebelles car non soumis à la dictature, admirablement retranscrits par Delphine Minoui, je les ai vus, imaginés, ai entendu les résonances des bombes avec eux avec en arrière fond la mélodie d'Amélie Poulain avec pour seuls sauveurs tous ces ouvrages récupérés dans des habitations en ruines. Certes, je n'ai pas pu me mettre à leur place (je crois que cela est impossible à moins de l'avoir vécu soi-même) mais j'ai pu comprendre leur lutte pacifiste à travers les mots et le fait de faire découvrir ces derniers à leurs frères syriens.

Un résistance non pas par l'écriture mais par la lecture, avec pour seules armes non pas des kalachnikovs mais des morceaux de papiers, parfois reconstitués, téléchargés ou alors réimprimés. Je ne m'étendrai pas plus sur ce conflit, n'y entendant rien sans pour autant y être insensible (loin de là) mais je loue la bravoure de ces hommes qui ont refusé de sombrer dans l'horreur en répondant à la violence par la violence mais par la culture et l'instruction à travers la lecture. Un roman d'espoir, de paix tant espérée qui m'a fait me sentir toute petite, moi qui vit dans un monde où je n'ai jamais manqué de rien ! Une lecture déchirante, qui vous met une boule au ventre et pourtant, il ne faut pas nous voiler la face et encore moins fermer les yeux lorsqu'un tel livre nous est proposé. Au contraire, il faut non seulement le lire mais inciter d'autres à en faire autant et c'est ce que je voudrais vous dire en terminant cette "critique" : lisez "Les passeurs de livres de Daraya - Une bibliothèque secrète en Syrie" !
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