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Critique de Patrijob


- On voulait incarner une troisième voie, montrer qu'une alternative au régime et à Daech était
possible.

Ahmad, Omar, Shadi, Hussam et les autres, jeunes syriens habitant l'enclave de Daraya ont cru à la révolution de 2011 contre le régime de Bachar al Assad.
Comme tant de gens dans tous les pays du monde, ils ont brandi des calicots, crié des slogans, manifesté leur mécontentement de façon pacifique et avec l'enthousiasme de leur âge. Ils voulaient défendre leur pays, leur terre, leur droit à la liberté. C'était une nécessité, au nom du respect et de la pluralité.
Mais on ne brave pas l'ordre établit par un dictateur et c'est dans le sang qu'ils ont été refoulés, muselés.
Sous le prétexte facile et fallacieux de lutter contre le terrorisme, la petite ville est assiégée, continuellement bombardée, contraignant hommes, femmes et enfants qui n'ont pas fui à vivre sous terre, dans les abris sombres et exigus.

Pour donner un sens à leur vie, à leur lutte, ils arpentent les décombres à la recherche de livres enfouis et créent une bibliothèque secrète dans le sous-sol de la ville.

- Dans ce sanctuaire encerclé par les ruines, ils démultiplient les références, explorent de nouvelles
idées, enrichissent chaque jour un peu plus leur bagage culturel comme autant de petites bougies
qu'ils allument pour trouver une porte de sortie dans la nuit. Une vie souterraine et clandestine, où le
silence imposé par en haut se mue en un cri de fureur et de courage.

Delphine Minoui, intriguée par une photo découverte par hasard sur Facebook, cherche à en savoir plus et entre tant bien que mal en contact avec ces jeunes rebelles via internet.
Ils lui parlent de leur combat pour la paix, pour la liberté mais aussi de la peur qui leur colle au corps jour et nuit.
Elle veut faire un ouvrage du récit de ces héros invisibles, leur ouvrage, celui de Daraya, qu'elle rêve de voir figurer dans la bibliothèque secrète.
Elle y raconte la fragilité de l'instant. Elle veut l'inscrire dans l'épaisseur du temps et la mémoire.
Mais Assad ne l'entend pas de cette oreille et menace l'enclave de destruction totale, forçant les derniers résistants à abandonner.
Car il ne se gêne pas, ce monstre, pour utiliser des armes pourtant interdites telles que le napalm.

- Nous espérons que la chaleur du napalm sur Daraya ne gâchera pas le beau temps des délégations
des Nations Unies à Damas ! ironise un de leurs slogans.

Les passeurs de livres de Darya est un document coup de poing qui devrait être lu par tout le monde.
Il remet l'église au milieu du village en ce qui concerne l'amalgame entre révolutionnaires pacifiques, obligés de prendre les armes pour se défendre du régime, et les terroristes islamistes profitant de la situation pour tenter de s'imposer par la violence aveugle.
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