AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de chevalierortega33


Oubliez le tube de la fin des années 70, avec ce titre Ludovic Miserole va lever le voile sur la vie de la dernière servante de la veuve Capet. Roman historique s'il en est, documenté avec soin, le premier roman de l'auteur sorti pour le première fois en 2010, est à la fois une réhabilitation des obscurs et une chronique des illustres. Certes on y revit les derniers jours de Marie-Antoinette avant sa montée à l'échafaud mais surtout on y ressent l'ambiance de la vie des petites gens, aux prises avec la terreur, car la Révolution française et les quelques dizaines d'années qui ont suivi la prise de la Bastille, n'ont pas été un long fleuve tranquille.
Rosalie est une vielle femme de quatre-vingts ans, oubliée dans un hospice pour incurables. Toutes les visites qu'elle a reçues dans cette retraite, n'avaient pour but que de la faire parler des derniers jours de la reine déchue. Personne pour s'intéresser à elle sauf Hélène, que nous allons suivre pendant quelques mois. L'infirmière a pour mission initiale de faire renouer Rosalie avec sa descendance mais les souhaits de la vieille dame aboutiront-ils avant sa mort ?
Il n'y a pas vraiment de suspense dans ce roman encore que la quête d'un petit-fils qui n'en est pas un, est un fil rouge bienvenu. Il s'agit avant tout d'une chronique historique des années 1768 à 1848, vues au travers des yeux de Rosalie principalement et plus tard au travers des faits romancés de 1847 et 1848 où la bourgeoisie s'acoquine avec les opposants au régime en place. Par cette narration, nous approchons l'ambiance, pas vraiment la franche camaraderie, le pouvoir, la délation, les trahisons, les complots, la survie des pauvres … et au-delà de l'histoire transparait l'amour de la vie, une certaine philosophie de l'existence face au deuil notamment qui m'a particulièrement touchée.
Nous découvrons également, sources documentaires référencées par l'auteur à l'appui de la vérité, le quotidien de la Conciergerie, l'antichambre du tribunal et souvent de l'échafaud.
J'ai apprécié cette lecture, sans suspense je l'ai dit mais frappée du sceau de la sincérité. le rythme du roman est donné par la mémoire aléatoire de Rosalie et peut sembler lent parfois. C'est le rythme d'une mémoire défaillante, où la mise en perspective sera le seul effort demandé au lecteur qui trouvera plaisir à se laisser transporter à proximité de l'échafaud et de son antichambre. Je salue le travail de documentation de la part de l'auteur qui dit-il, y a consacré plusieurs années. Depuis il a poursuivi sa belle mission de réhabilitation des obscurs.
Nous avions pu évoquer ce travail de fourmi avec lui lors de sa Garde-à-vue :
https://collectifpolar.fr/2022/07/24/la-gav-ludovic-miserole-sous-le-feu-des-flingueuses-1ere-audition-1-4-2/

Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}