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Critique de Dominique_Lin


C'est en lisant Zamor, le nègre républicain, en goûtant la précision historique tout en appréciant la narration que je me suis souvenu de ce style, celui de Ludovic Miserole, précis, détaillé, créateur d'ambiance, comme s'il avait assisté à toutes les scènes qu'il décrit. Les visages qui se ferment, les yeux qui scrutent, les décors dessinés avec minutie… J'avais donc lu Rosalie Lamorlière, la dernière servante de Marie-Antoinette sans me souvenir de l'auteur, comme c'est — malheureusement — souvent le cas !
Nous sommes encore en 1793, peu après l'exécution de Marie-Antoinette, chez la comtesse du Barry. Zamor, enlevé à l'âge de huit ans en Inde par des soldats anglais, a été remis à la Dubarry qui l'a élevé dans une ambiguïté faite d'éducation raffinée tout en restant « le petit nègre », celui qu'on montre, qui sert parfois de souffre-douleur. Zamor est pris entre amour et haine pour cette femme qui a remplacé sa mère… mais pas vraiment. Il garde de cette dernière un morceau de tissu de sa robe arraché lors de son enlèvement au milieu des cris et des pleurs. Jusqu'au bout, il chérira ce vestige qui a perdu odeur et couleurs, mais qui restera le seul lien avec sa terre natale et sa famille.
Les rapports conflictuels entre la Dubarry et Zamor s'amplifient au point qu'elle le jette dehors, le laissant seul face à son destin et sa volonté de ne plus dépendre de personne.
Greive, l'Anglais qu'on surnomme l'Américain au service de la Révolution, mais surtout de lui-même, en profite pour pousser Zamor à témoigner contre celle qui l'a rejeté, le plongeant dans un conflit intérieur qui le suivra longtemps.
Ludovic Miserole nous plonge dans les conflits d'intérêts de cette période trouble pendant laquelle il ne valait mieux pas se retrouver face au tribunal révolutionnaire, les rouages de la justice, la vie dans les prisons (nous y retrouvons Rosalie…), la chasse aux contre-révolutionnaires.
Ce roman est peuplé de petites gens, chacun venant apporter un éclairage que Miserole connaît bien. Meurtres, poursuites, amour, violence parfois, mais aussi amour, tedndresse, et questionnement sur les valeurs de cette révolution qui ne répond pas vraiment aux espoirs affichés…
Pour qui aime, ou n'aime pas forcément les romans historiques, c'est un roman à lire, même si, dans la dernière partie, quelques répétitions sur l'état d'esprit des personnages viennent empeser le fil de l'aventure.
En ce qui concerne la préface, n'étant pas un spécialiste du roman historique, je n'avais aucune idée de qui pouvait être Michel de Decker. S'il est reconnu par ses pairs pour son savoir, je lui reproche d'avoir effleuré la fin du roman, et je ne pourrai que conseiller au lecteur de la lire une fois le roman terminé.
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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