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Critique de jmb33320
Encore un roman intrigant de David Mitchell, avec sa construction alambiquée de sept récits enchâssés les uns dans les autres, à la manière d'une matriochka. le récit central est complet, les autres se referment l'un après l'autre, le premier récit est conclu à la dernière page... Ce qui lie ces récits, c'est, au delà du fil rouge de la tâche de naissance qui se retrouve d'un personnage central à l'autre, c'est une possible réincarnation mais aussi la démonstration que l'humain n'est pas fondamentalement bienveillant, bien au contraire. le premier récit se passe vers 1850, un notaire américain (de San Francisco) se trouve dans le Pacifique et aura fort à faire avec un médecin et une traversée de retour apocalyptique. le second se situe dans les années 1930 en Belgique : Robert Frobisher, compositeur, est une sorte de jeune Rimbaud, incontrôlable. Il sera confronté à un compositeur célèbre vieillissant qui l'a engagé pour profiter de ses idées. Frobisher finira par se suicider. le quatrième récit nous amène dans la Californie de 1975 : une jeune journaliste enquête sur un scandale nucléaire. le cinquième récit, le seul assez drolatique, suit un éditeur d'un âge certain qui se retrouvera enfermé dans une maison de retraite de Hull mais finira par s'évader. le sixième est plus proche de l'univers de la SF. On est en Corée au 23ème siècle, les firmes possédant les ex-états multiplient les clones, traités comme des esclaves. On suivra la vie de SonMi451 serveuse , qui développera une sorte de conscience d'elle même, mais en fait prisonnière d'intérêts qui la dépassent et la conduiront à la mort. Enfin, le récit central décrit une sorte d'humanité retombée dans la barbarie, ou presque, autour de l'île de Hawaï. Zachry raconte sa vie dans une langue heurtée assez troublante. J'ai lu ce roman assez rapidement, pourtant les récits les plus éloignés ont un peu souffert de l'oubli de certains faits ou personnages, emporté que j'étais dans ce torrent de personnages et d'époques. Bel effort tout de même et mille fois meilleur que la bouse cinématographique qui a suivi sa publication.
