Un château massif, en pierres brutes, se découpait sur le ciel de cristal. On aurait dit qu’il avait poussé directement dans la roche. Les seules courbes visibles étaient celles des piliers qui soutenaient le mur extérieur et que venaient lécher les vagues. Le Château ne ressemblait pas du tout à ce que s’était imaginé Ico dans ses cauchemars. Peut-être que le bleu du ciel ou le chant des oiseaux y étaient pour quelque chose. Il n’y avait rien de sombre, de terrifiant, ou même d’inquiétant. C’était un noble et bel édifice.
Oneh, ma douce, n’as-tu pas assez pleuré ? Combien de fois te l’ai-je dit ? Peu importent les larmes que tu verses ou la colère qui t’anime, c’est en vain. Tu auras beau lever tes poings au ciel ou frapper le sol avec des cris de lamentation, cela ne changera rien. Nos plaintes ne parviennent pas jusqu’à ce vieux Château perché sur une falaise aux confins du monde, là où le soleil s’enfonce après sa carrière. La seule chose qui puisse atténuer la colère du maître du Château, qui puisse conjurer le sort, même pour un court instant, c’est le Sacrifice.