AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Latulu


Un récit touchant qui tourne autour des tourments et de la nostalgie. L'écriture de Akira Mizubayashi possède un charme poétique indéniable. La musique et la douleur de l'absence forment le choeur de cette histoire. Celle d'un petit japonais de 11 ans qui voit soudain son père lui être enlevé par les militaires un après-midi de l'année 1938, à l'issue d'une séance de répétition avec d'autres musiciens. En guise d'adieu, il ne retiendra que les dernières notes de musique que son père, violoniste, jouera avant d'être emmené. En guise d'héritage, il emportera un violon brisé qu'il passera une partie de sa vie à réparer.
L'auteur explore le traumatisme du deuil. Orphelin de mère, le jeune Rei à qui l'on vient d'arracher son père trouvera à se reconstruire en France, grâce au soutien d'un ami paternel. Entouré d'êtres aimants, il deviendra luthier et pourra mener son deuil jusqu'au bout.
La politique expansionniste du Japon est abordée sous l'angle de la répression que subirent les habitants de Tokyo, à l'aube de l'entrée en guerre du Japon. le récit nous permet un aperçu de la culture japonaise à travers la cuisine et la langue et ses différences entre le parlé et l'écrit.
C'est principalement l'image du violon brisé qui tient la place centrale du roman. Lorsque le soldat abat son pied sur le violon de son père ce n'est pas simplement l'instrument qu'il brise. C'est l'âme du violoniste, de l'auditeur mélomane qui assiste impuissant à cette arrestation et celle du petit garçon qui mettra une vie à réparer son coeur et cet instrument.
Une écriture douce et pudique qui remue un peu.
Commenter  J’apprécie          281



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}