Comme je l'ai déjà lu souvent, chaque nouveau
Modiano (l'un de mes deux auteurs préférés avec
John Irving) est le même que le précédent. Oui, mais non. Même s'il nous entraîne une fois encore dans un voyage nostalgique dans Paris, même si son narrateur est, une fois encore, désoeuvré, sans trop d'énergie, spectateur de la vie d'autres personnages, même s'il est question de la relation aux autres et de ce que nous en faisons (de la valeur que nous donnons à cette relation, en l'entretenant ou, au contraire, en la laissant aller son propre chemin toute seule, sans agir, sans réagir, au risque de la voir s'éteindre), ce
Modiano est unique... comme tous les
Modiano. Parce qu'il y a la langue de
Modiano, ses couleurs et ses formes (même si les couleurs sont parfois grises et les formes estompées par le temps) et il y a son art unique pour dérouler son ouvrage, nous guider dans le passé et dans Paris, à moins que Paris et le passé ne fassent en fait qu'un. Comme si cette ville n'avait jamais existé et que
Modiano l'ait inventée pour nous.
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