Modiano donne l'impression de toujours écrire le même livre, à quelques variantes près. Selon son habitude le roman est écrit à la première personne et on y retrouve son temps fétiche, celui qui lui correspond le mieux, le futur antérieur : « le futur antérieur, c'est le temps de la revisite du passé et de la réparation impossible. C'est un temps qui contient différentes couches, différentes épaisseurs. »
« L'herbe de la nuit » est un roman où un homme se retrouve dans le Paris de son passé, et part à la recherche d'une femme qu'il a probablement aimée, il y a 40 ans. On sait combien la question de la mémoire hante l'univers
Modiano. Ses personnages sont la plupart du temps mystérieux ; ici le personnage principal est aux prises avec une faune incertaine : les secrets de la vie d'une jeune femme et ses amis louches. Toutefois celui-ci ne désire pas trop en savoir sur eux. Comme souvent chez
Modiano, l'intrigue prend la forme d'une investigation rappelant les enquêtes policières.
Dans un aller-retour permanent entre le passé et le présent, «
L'herbe des nuits » est une déambulation permanente dans un Paris qui a beaucoup évolué. Comme souvent,
Modiano pose des énigmes mais ne souhaite pas qu'elles soient résolues. A sa manière, ce qu'il cherche constamment à exprimer dans ses
romans, c'est que l'oubli n'existe pas vraiment.
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