Des personnages étranges, voire louches, aux desseins mystérieux pour le lecteur et peut-être aussi pour eux-mêmes; comme toujours chez
Modiano l'abondance des noms de lieux et de personnages, au lieu de donner de la précision, souligne le flou général. Comme toujours aussi les personnages centraux, qui forment un trio, n'ont pas de destinée très claire, sauf pour l'un d'entre eux, dont on connaît le sort mais pas vraiment les raisons qui l'ont entraîné.
Ce roman a le charme des
romans de
Modiano, il esquisse une intrigue dont on n'a pas le dénouement, mais sans que cela entraîne aucune frustration, bien au contraire. La guerre d'Algérie supplante l'Occupation en arrière-plan (quoique la Seconde Guerre ne soit pas absente à travers le personnage du père du médecin), mais n'est pas moins oppressante.
Deux originalités pour moi (je précise que je n'ai pas encore lu tous les
romans de l'auteur!):
- avec la scène du concours d'élégance on n'est pas loin de la satire sociale;
- la rencontre avec l'oncle d'Yvonne, à la fois banale et poignante, sonne particulièrement juste concernant un personnage loin des déclassés, des personnages interlopes et autres trafiquants de tous ordres qui hantent l'oeuvre modianesque.
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