AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jean-Daniel


Dans « Rompre » Yann Moix nous plonge dans sa dernière rupture amoureuse, sa vision du couple, le fait qu'il ne peut vivre ni seul, ni en couple. Il admet qu'il ne peut s'empêcher de mettre un terme prématuré à chacune de ses liaisons tant il craint d'aimer et d'être aimé. Le fait de rompre, voilà ce qui l'anime et le détruit en même temps.

« Rompre » adopte la forme d'un dialogue imaginaire entre lui et un ami journaliste qui l'interroge au fil des pages. Une interview fictive de lui-même par lui-même sur le thème de la rupture. Le rôle du journaliste-questionneur est dévolu à un double de Yann Moix qui, par ricochet, devient le lecteur lui-même. A maintes reprises, les interrogations de l'interlocuteur sont les nôtres. Yann Moix répond sans tabou, avec un sens aigu de la formule, et analyse la souffrance de celui qui est quitté, situation presque banale, sauf pour celui qui est quitté.

Mauriac a écrit : « L'enfance est le tout d'une vie, puisqu'elle nous en donne la clef. » Celle de Yann Moix fut terrible. Dans ce nouveau livre on découvre son enfance maltraitée. Ce qu'il nomme, en toute connaissance de cause les « hématomes du passé » sillonne le roman de la première à la dernière page. Aussi, Moix ne pourra jamais se comporter en adulte et restera toujours immature sentimentalement. Ainsi, toute relation amoureuse est dès le début vouée à l'échec. Il dresse un portrait de lui sans complaisance et son inaptitude au bonheur est presque caricaturale. Pourtant, même si un passé douloureux peut expliquer le parcours d'une personne, il ne peut justifier des propos ou des comportements parfois odieux.

On retrouve toutefois l'amoureux de belles associations de mots et Yann Moix n'est pas totalement malheureux car il lui reste un refuge : l'écriture, dans laquelle il se sent bien, rempli de tous les pouvoirs et il a la certitude que la littérature est plus importante que la vie.
Commenter  J’apprécie          353



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}