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Critique de LoupAlunettes


Il y aura plus de texte que sur un album d'histoires pour jeunes publics.
" Balbuzar" sera donc à cataloguer parmi les beaux romans illustrés.
Gérard Moncomble et Frédéric Pillot sont les heureux papas de " Thérèse Miaou" chez Hatier Jeunesse, rappelez-vous.
Nous changerons ici de niveau de lecture et d'univers.

À l'abordage, chers jeunes lecteurs!
La première de couverture est alléchante et pleine de panache, un pirate au poitrail large et gonflé y apparait, armé jusqu'aux dents, mousquet dans une main, sabre dans l'autre.
Elle est intrigante également car non seulement on se demande pourquoi il est échoué sur un rocher minuscule en pleine mer mais aussi se demande t-on pourquoi il attire toute une ménagerie d'oiseaux sur ses larges épaules, volatiles qui semblent y faire une pause sans se soucier de leur poids.
La quatrième de couverture confimera qu'ils se sentiront très bien là où ils sont. C'est amusant en un coup d'oeil.

Un point fort de l'album: ses illustrations. Elles ont un soin superbe.
Les stylisations amples et rondes des éléments et des animaux offriront une version caricaturale très soignée et irrésistible, nous serons sous le charme.
Les oiseaux et les poissons seront gonflés comme des outres, comme remplis à plein de bon air marin et d'eau sâlée.
Les draperies et les costumes réjouiront d'une folie des grandeurs presque théâtrale, dans l'abondance roccoco de décorations et de détails.
Il y aura de quoi faire pâmer un pirate à chaque page, du bon étalage de richesse.

La qualité des dessins, prôche souvent du tableau de batailles, inspirant la belle peinture de maîtres dans le grandiose, soutiendra cette atmosphère d'oppulence.

Le personnage de Balbuzar nous amusera, jouant les petits diables tentateurs à chacune de ses flibustes, améliorant son confort à chaque rapine et invitant qui voudra à le rejoindre.
Sa barbe broussailleuse et bleue créera aussi sa légende.
Sa démarche ressemblera presque à un pied de nez à une vie honnête plus pénible et moins équitable, donnant du sens à la piraterie.
La galerie précieusement ridicule des nantis qui s'opposera à lui viendra conforter l'idée que dans l'ordre de bon ton, il y a du désordre et qu'il n'y a aucune vraie morale de fin d'histoire pour certains concitoyens du monde de Balbuzar.
L'aventure est amusante et légère mais cependant pas si naïve.

Notre Balbuzar deviendra un héros anti-héros, l'ennemi à abattre d'un boulet de canon.
Toute personne prise à lui prêter main-forte sera considérée comme ennemi du royaume et hors-la-loi. le pirate sera symbole d'un autre équilibre à la façon d'un Sandokan, le pirate du roman pour adultes "Les Tigres de Mompracem", surnommé le Tigre de Malaisie par l'auteur Italien Emilio Salgari (1900).
"Balbuzar", tout en distillant le plaisir de la lecture dans son format album, rapprochera les pré-ados d'une lecture avec plus de fond et de réflexion: la qualité du roman illustré.

Les auteurs souffleront une bourrasque exaltante. Et si vous pensiez que le capitaine Haddock d'Hergé était bien placé au festival du juron, attendez d'entendre rugir Balbuzar.
Bonne lecture.
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