AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


Nadine Monfils passe pour une personnalité très particulière, et ses romans le montrent à l'envi. Ce roman, polar atypique, est à la littérature policière ce que C'est arrivé près de chez vous est au drame psychologique. Film culte dont on fête l'anniversaire ces jours-ci. Ovni cinématographique dérangeant et outrancier. Comparaison osée, quand même, ce livre est finalement trop sage par rapport au film.

On démarre rapidement, à donf, plein pot. On rigole, cela sent le roman à l'humour potache. Mais on glisse tout de suite, on dérape, on patine dans la semoule, on pédale dans les boulets à la liégeoise, on s'enlise dans le stoemp... le temps d'enchaîner une valse à 1000 temps, car Brel est omniprésent, et on se retrouve à Ostende. Patrie de James Ensor, dont les squelettes et autres masques de mort ne dépareraient pas dans ce road movie sans queue molle ni tête décapitée...

Parenthèse: à Ostende, il m'a manqué l'ombre d'Arno et celle de Marvin Gaye, mais Nadine Monfils était sans doute fatiguée et pressée de finir son roman. Ce genre d'opus peut difficilement tirer dans la longueur (exception: le Bourbon Kid).

Mais Nadine Monfils rend aussi un brillant hommage à la Belgique dans de nombreuses référence, et notamment culinaires. Les gros mots aussi. Les belgicismes abondent également. La belgitude des choses apporte un fumet particulier à ce polar.

C'est déjanté, je l'ai dit, gore, malsain. Cela fait penser à ces films de série Z, à Natural Born Killers, de Chair et d'Os parfois (avec du belge dedans, ce film). le délire de deux gosses bercés trop près du mur, qui ont perdu le sens des valeurs et de la vie et dont les pas rencontrent un vrai barjo... Quoi, ma mère, elle est pas musicienne, s'exclame Benoit Poelvorde dans le film susnommé... Ici, Ralph et Tony pourraient sortir une réplique sensiblement aussi percutante pour expliquer que leur mémé n'a jamais porté de scaphandre... et qu'elle ne méritait sans doute pas que sa tête finisse mangée par Bubulle dans le bocal du poisson rouge...
Commenter  J’apprécie          52



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}