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Critique de ratcharge


Si la structure du livre – grosso modo, plusieurs nouvelles formant une seule histoire – évoque, comme dans Francis Rissin, la stratégie narrative d'un Roberto Bolaño dans ses deux grands romans (2666 et Les Détectives Sauvages), la voix est ici plus « grand public » que chez l'auteur chilien. le Chomor est donc un livre « pop » de par son esthétique, et +/- "expérimental" de par sa structure. Après un premier chapitre entre enquête et roman d'apprentissage, à la manière d'un Stranger Things ou d'un Ça transposé en Bretagne, la mutation s'amorce dès le second chapitre, jouissif tant par son rythme que par sa folie et son propos. On pense à une réécriture païenne de Retour vers le Futur par un disciple de Kurt Vonnegut Jr, mais aussi aux théories du regretté Mark Fischer (cf "Le réalisme capitaliste ; n'y-a-t-il aucune alternative ?"). À l'instar de ce dernier, Martin Mongin semble avoir classé le manque d'imagination comme l'un des grands maux de notre époque, et son contraire, c'est-à-dire l'inventivité la plus débridée, comme possible antidote à l'infâme TINA ("There Is No Alternative", slogan cher à Margaret Thatcher, censé prouver l'inéluctabilité du néolibéralisme). Inutile d'aller plus loin : si vous aimez Francis Rissin, le brouillard et les OVNI, et que vous haïssez le capitalisme, les lieux communs et les récits joués d'avance, foncez. Et dans le cas contraire, ne vous attendez pas à des réponses. Car le Chomor, comme 2666 ou le livre de sable, ne se préoccupe que de fournir des pistes – c'est au lecteur lui-même, pendant et après la lecture, de se transformer à son tour en détective sauvage.
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