Psychologue, Victor Caranne officie à la prison de l'île de Ré, auprès de détenus ayant écopé des plus longues peines du pays. Tenu au secret professionnel, il en entend des vertes et des pas mûres, ce qui n'est pas toujours simple à vivre, même quand on a érigé des barrières aussi hautes que les murs d'une enceinte carcérale. Heureusement, pour décompresser il a trouvé le plus efficace des remèdes, l'amour. Un matin, la police lui demande de se déplacer suite à la découverte d'un corps, à la Pointe de la Repentie. Un évènement qui va bouleverser son existence.
Dès la première scène, l'autrice nous plonge au coeur de l'action, au sein du milieu carcéral et du quotidien professionnel de Victor Caranne. Déjà, les traits de sa personnalité s'esquissent subtilement, tandis qu'on observe sa façon d'interagir avec les prisonniers. C'est un personnage qui m'a rapidement conquise et qui va se dévoiler peu à peu, au fil des pages. Il n'y a plus grand monde dans son existence, si ce n'est la femme qu'il aime, son meilleur ami Jonas, et Maddie, la fille de ce dernier.
L'enquête, menée par le commissaire Baccaro et l'inspecteur Babiak, fera resurgir chez Victor des souvenirs douloureux et des blessures aux plaies toujours béantes. J'ai admiré sa volonté d'avancer, de chercher la vérité, malgré les doutes et les interrogations qui l'assaillent. Une enquête qui va également soulever quelques lièvres et des thématiques très actuelles.
Au-delà de l'intrigue, c'est tout l'à côté que j'ai adoré, particulièrement les personnages et leur vie personnelle. J'ai également beaucoup apprécié le lien qui se tisse entre Victor et Marcus, cet ancien détenu assez attachant, qui semble un peu perdu et désorienté par cette nouvelle vie qui s'offre à lui. J'ai aimé sa ténacité, son envie de s'accrocher coûte que coûte, espoir chevillé au corps.
J'ai lu ce roman d'une traite et l'écriture de
Max Monnehay y est pour beaucoup. Son style est très agréable, son écriture franche est plutôt visuelle et non dénuée d'humour. Nous sommes dans la tête de Victor et nous voyons le monde à travers ses yeux. J'ai parcouru la côte de l'île avec lui sur sa moto, casque sur la tête et pensées qui défilent. J'ai ressenti le même déchirement du coeur, le même désespoir, les mêmes sourdes inquiétudes face à un destin parfois sadique.
Avec
Somb,
Max Monnehay signe une intrigue originale, et dont l'intérêt réside principalement dans la psychologie de ses protagonistes. Par ailleurs, si j'ai pu anticiper quelques pans de cette toile complexe, je dois bien avouer que j'ai vu venir le retournement final seulement quelques lignes avant qu'il intervienne. Une très belle découverte que cette plume et ma rencontre avec Victor Caranne !
Chronique détaillée sur le blog
Caroline - le murmure des âmes livres