Sous prétexte de rétablir l'ordre, "on a progressivement caractérisé comme désordre et rébellion ce qu'on appelait naguère "liberté".
Montesquieu
Un "droit de nécessité" (Notsrecht) n'a pas de sens, puisque le droit a sa propre nécessité en lui - même, il ne peut reconnaître une source de droit externe sans perdre sa cohérence.
Kant
Le droit est le règne de la loi, la loi juridique, comme les lois de la nature, ne tolère pas d'exception.
Le droit ne doit pas porter sur le cas limite mais sur la généralité, il doit "normer" et non pas statuer sur des situations d'urgence : cela c'st la tâche du gouvernement.
Le droit est ce qui norme le "durable", statue sur ce qui mérite de durer et de perdurer dans la vie sociale.
Un droit d'exception est donc une contradiction dans les termes : on veut faire du droit à partir du cas le moins général.
L'état d'exception se situe aux frontières du droit et de la politique : déterminer s'il est légitime de suspendre le droit "normal" ne relève t il pas en effet d'un jugement ou d'une décision politique ?
Le droit ne peut prévoir sa suspension, sous peine d'ouvrir la porte à sa propre abolition légale.
L'état d'exception et le partisan - sont revenues au centre d'un présent politique marqué par les effets en cascade du terrorisme et du contre-terrorisme, si bien que la frontière entre le "normal" et l'"exceptionnel" tend à se brouiller.
Le concept d'"état d'exception" a t il relevé, pour l'essentiel, des considérations préliminaires et plutôt embarrassées du droit constitutionnel.