L'auteur est chargé de recherche au CNRS et enseigne la philosophie à L'Ecole normale supérieure de Paris. Mais baste, je me suis lancée sans peur dans cet essai plutôt fort lisible.
En quatre parties intitulées simplement Envoi, Réception, Objet et Répondre, sont abordées des thématiques évoquant des activités concrètes à tous. Mails, textos, tweets, bien sûr, mais aussi lettres et cartes postales, et en remontant plus avant, annonces angéliques (Un ange est au départ un messager, du latin angelus, emprunté au grec ἄγγελος, ángelos, « messager » en hébreu מלאך, malakh, « messager »). Jean-Claude
Monod n'hésite pas à faire participer des personnages de l'antiquité, dont l'apôtre Paul, à scruter intelligemment Les liaisons dangereuses et Une femme fuyant l'orage, citant aussi
Derrida, Levinas, Nietsche (et là j'ai parfois décroché je l'avoue)
Un poil d'humour (Dieu écrit-il en SMS ?), beaucoup de remue neurones, qui mérite le petit effort demandé.
Juste un passage à propos des codes CAPTCHA (si voue ignorez ce que c'est, vous avez bien de la chance; je suis à deux doigts de boycotter certains blogs à cause d'eux)(et encore ça s'arrange un peu, on nous demande de recopier des chiffres plutôt que des lettres floutées...)(oui, j'en profite pour râler)
Gehlen voyait le point d'aboutissement de la logique technique de dématérialisation dans une situation de "domination de l'organique par l'inorganique". En sommes-nous là? Des corps physiques tout entiers "arraisonnés" à des machines communicantes qu'ils fournissent en "messages", mais qui finissent par nous demander si nous sommes bien, nous, des humains en chair et en os.
Lien :
http://enlisantenvoyageant.b..