Dans "
Des cannibales",
Montaigne se livre à une comparaison passionnante entre les moeurs des populations supposées barbares ou primitives et celles des européens de son temps et l'on ne peut pas dire que ce soit très flatteur pour les européens, qui voient leur mode de vie critiquée et la supériorité supposée de leur modèle, relativisée ! Ce que j'aime beaucoup, dans ce texte de
Montaigne, est la manière qu'a
Montaigne de prendre du recul et de rappeler qu'au final, les populations amérindiennes, ne sont sauvages, qu'au sens des européens, qu'elles ne sont barbares que si l'on considère les habitants d'Europe comme civilisés. Cela nous permet de découvrir d'assez beaux moments d'ironie, tout en découvrant une autre vision de ce qu'est la civilisation et de ce qu'est la véritable sauvagerie.
Je reprocherais cependant à
Montaigne d'avoir dépeint les populations amérindiennes, de manière tellement idéale, qu'elle ne peut qu'être exagérée et prête même à sourire ; dire que les populations amérindiennes ne sont pas aussi sauvages que le pensait les colons européens (du moins, selon la définition que les colons, donnait de "sauvage") est une chose, dire qu'elles sont quasiment dépourvues de tout vice en est une autre.
Toutefois, malgré ce petit défaut, c'est un texte intéressant, dans lequel
Montaigne fait montre d'une ironie qui fait plaisir à voir.
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