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Critique de SophieChalandre


Dix ans après la parution de son premier livre, Augusto Monterroso rédige en 1969 ce petit volume de Fables à l'usage des brebis galeuses qui jonglent talentueusement avec l'intertextualité, montrant la profonde admiration de l'auteur pour les classiques et certains auteurs latino-américains.
Augusto Monterroso choisit la fable comme moyen d'expression littéraire parce qu'elle lui permet d'aborder de façon ludique et novatrice des sujets sérieux en adaptant ce genre littéraire classique aux conditions de la société contemporaine.
Dans une perspective nouvelle et éclairante, à la fois subversive et parodique, ses fables se déploient autour de deux axes : littérature et écrivains et approche critique socio-politique et éthique du monde moderne et de la condition humaine.
Les fables parodiées et parodiques de Monterroso observent à la loupe les faiblesses humaines : vanité, ignorance et bêtise, hypocrisie et envie, paresse et carriérisme, et surtout la difficile coexistence, avec des personnages complexes, contradictoires et parfois absurdes.
Jouant avec les valeurs, il les interroge, les brouille, les rend ambiguës et relatives. Il effectue par surprise des détournements intentionnels du récit, en hommage à Borges qu'il admire, obligeant le lecteur à changer au dernier moment sa compréhension du texte. Parfois même il écourte tant son récit qu'il laisse libre et responsable le lecteur de construire sa propre interprétation et cette dernière peut être multiple.
Enfin, dans sa dernière fable, il rend un hommage appuyé à Juan Rulfo dont le silence littéraire après son Pedro Páramo trouve dans ce récit d'un renard plein de sagesse une explication singulière. Monterroso évoque en parallèle dans cette fable, comme une autoréférence, son propre silence de dix années après sa première oeuvre.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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