Vivre est commun, ordinaire et monotone. Nous pensons et sentons tous les mêmes choses : seule la manière de raconter distingue les bons écrivains des mauvais.
Chaque livre à son propre sort. Chaque livre à sa propre destinée. Une fois écrit - et tant mieux si tu l'as publié, même si ce n'est pas indispensable - personne ne sait ce que va devenir ton livre. Tu peux être satisfait , tu peux être mécontent ou encore tu peux te résigner. Peu importe : le livre va suivre son chemin et il va avoir du succès ou tomber dans l'oubli, ou les deux ; chaque chose en son temps.
« Quand il se réveilla, le dinosaure était toujours là. »
Pour un Latino-Américain qui deviendra un jour un écrivain, les trois choses les plus importantes au monde sont : les nuages, écrire et, tant qu'il le peut cacher ce qu'il écrit.
« Il existe d’autres maladies que l’on connaît sous le nom de Proust, Joyce ou Kafka (...). Ils nous envahissent, s’emparent de nous et pendant très longtemps nous pensons et nous agissons de manière joycienne ou kafkaïenne, comme il arrive que le tuberculeux finisse par n’être plus que l’expression de ses propres bacilles. »
Quiconque, né au Honduras, au Guatemala, en Uruguay ou au Paraguay du fait d'une circonstance aléatoire, familiale ou accidentelle, aurait l'idée de consacrer une partie de son temps à lire, donc à penser, donc à écrire se verra inéluctablement confronté à l'une de ces trois fameuses possibilités : éloignement, enfermement, enterrement. Alors, s'il parvient à éviter la dernière, un jour, tôt ou tard, il se retrouvera une valise à la main avec, dans cette valise, un pull, une chemise de rechange et un tome de Montaigne (...).