L'été régnait au jardin. Des insectes usaient leur vie éphémère dans un grésillement d'élytres. Les tiges croulaient sous le poids des corolles, et le grand mur du patronage, nu et chaud, révélait aux lézards gris des cachettes qu'ils n'auraient pas soupçonnées entre les pierres. Tout cela grouillait autour du chapeau de paille qui n'était qu'une fleur plus grosse que les autres, balancée au gré du fauteuil.
On s’imagine qu’on vieillit, mais non. Le mal, c’est qu’on s’arrête de faire certains gestes. On ne devrait pas s’arrêter.
Rien ne vaut un magasin. On y est à l’abri des intempéries et le fonds représente un capital qui va toujours croissant, la chose est connue.
Les hommes qui savent bien vieillir sont rares.
Travailleur, bien sûr, mais il ne sait pas s’y prendre avec le client. La vente, c’est un don.
Tout changeait avec le temps, sauf le général Bouclette et les brodeuses, sauf le jardin et l’amphore et les cris du patronage car d’autres enfants venaient chaque année derrière le mur, mais les cris demeuraient les mêmes cris.
Quand on est très connu dans une ville de province, on doit consentir des sacrifices.
Dans la plupart des ménages sans enfants, la venue d’un chat ou d’un serin est une fête.
L’appétit vient au passant à la seule vue de l’étalage : fruits sagement alignés, blottis dans un nid de frisons colorés ou garnis de papier fin. Confitures roses, rouges, brunes, en pyramides qui rivalisent d’élégance avec l’architecture des gâteaux secs, liqueurs aux reflets d’or ou de cuivre.
On est en droit d’admettre qu’à la base de la société se trouve la famille, groupe élémentaire formé par les époux et leurs enfants, cellule qui ainsi isolée permet au sociologue toutes les aventures, les rejetons engendrant à leur tour de nouveaux groupes qui s’épanouiront isolément.