C'est le roman de
Georges Montforez que je préfère. Au terme de roman, on pourrait préférer celui de recueil de nouvelles car chaque long chapitre a une unité de temps et de lieu. Pour le décor, c'est facile : nous nous trouvons au hameau du Mas, à flanc de colline, quelque part dans les Bois Noirs. Pour le temps, le lecteur est entraîné de l'époque romaine à l'après-guerre. Ce qui rend cette lecture particulièrement attachante, c'est que chaque chapitre révèle des situations crédibles et fouillées dans lesquelles des personnages humanistes et simples, guidés par leurs espoirs et leurs rêves, se débattent. Dans les romans de Montforez, les gens vivent et s'éteignent fatalistes, sans heurts ; les brigands se transforment en hommes à tout faire auprès de leur soi-disant victime. Il y a une telle douceur dans ce roman qu'il donne l'envie de vivre et de vivre bien, en attendant la fin.