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Critique de AlbertYakou



Curieux roman que celui-là. Ecrit en 1929. Son titre, obscur une fois qu'on a lu le contenu, n'aide en rien à comprendre ce que Paul Morand a voulu faire. Sinon peut-être à nous montrer qu'il connaît la mentalité anglo-saxonne, celle des américains en particulier, et qu'elle est significativement différente de notre mentalité européenne (continentale) et plus spécifiquement française. le témoin qui raconte est Français, mais les quatre personnages principaux qu'il fréquente sont des « spécimens » américains.

Ecrivain antisémite, qui a frayé avec Vichy pendant la guerre et a dû s'exiler en Suisse après celle-ci, il a finalement été élu à l'Académie Française en 1968, élection dont le simple objectif paraît d'avoir voulu ajouter une preuve supplémentaire au fait que cette assemblée vermoulue est un ramassis de vieux réactionnaires.

Parmi les 4 personnages, il y a un juif (Brodsky) et son épouse Nadine. On pourrait s'attendre au pire, mais l'antisémitisme est noyé ou dilué dans les conceptions essentialistes de Morand qui s'appliquent à tous les personnages du roman. Rien à voir avec certains pamphlets de Céline, par exemple. Ici, ces deux juifs sont certes des juifs avec la psychologie et l'atavisme qui vont avec, mais sont également des êtres humains comme les autres, avec leur force et leur faiblesse. Il n'en demeure pas moins que Nadine, l'épouse Brodsky, est coupable de trahison envers son pays en dérobant un document important et en le donnant à une puissance étrangère…

L'écriture se veut moderne, mais nous sommes en 1929, et Morand est une personne éduquée, très imbibé de culture classique. On le constate par certaines tournures de phrases. Par des références aussi, qui nécessitent d'avoir fait ses « humanités » pour être comprises. Quoi qu'il en soit, même si l'homme écrit bien, le roman est très décousu, sans ligne directrice, son seul intérêt étant son étrangeté.

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