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Critique de Ambages


« La vie le cernait de toutes parts comme une forêt épaisse et broussailleuse. Aucune lueur dans le lointain, rien ‘'impossible…'' »

Je crois que c'est la dernière partie de ce roman qui emporte le tout. Ce noir qui domine sous cette pluie battante, la nuit tombée, était pour moi le pendant de ce soleil de Meursault. Impossible de me détacher de cette comparaison entre les deux romans dès le départ de Michel vers l'appartement de Léo. Je n'avais pas l'impression d'une noirceur des âmes mais plutôt d'âmes sans vue, des aveugles. Rien ne les éclairait, rien ne leur donnait à voir pour se diriger vers un autre avenir, vers une vie. Ils étaient nés pour vivre passivement car jamais il ne leur avait été donné la lumière, le chemin. L'ombre les étouffait. Comment mettre ces trois êtres mous face à ce Léo, ce fauve sans la majesté ni la droiture mais la force sauvage et brute, sans avoir cette impression qu'il leur sera impossible de trouver une voie. Ils sont encagés dans leur vie et vont se faire bouffer. Les plus jeunes essayeront de trouver une sortie mais n'est-il pas déjà trop tard ? Ils sont absorbés par « une ombre humide, une ombre de caverne ».
J'ai trouvé cette galerie de personnages incroyable, l'écriture fine et juste qui fouille les derniers recoins des têtes embrumées de Carla et surtout Michel. Cette bourgeoisie indifférente avait donné naissance à des monstres mollasses.

« Sa propre image le persécutait ; il se voyait tel qu'il était réellement, seul, indifférent, misérable. »
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