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Paul-Henri Michel (Traducteur)Gilles de Van (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080706621
379 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.68/5   95 notes
Résumé :
Une maison cossue dans le quartier résidentiel d'une grande ville, cinq personnages, un huis-clos angoissant. Avec ce roman sobre et désenchanté, le tout jeune Alberto Moravia faisait une entrée fracassante dans le monde de la littérature italienne et signait le premier d'une série de chefs-d’œuvre qui devaient le consacrer comme un des grands romanciers de ce siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce monde terne et liquéfié qui pourrait paraître sans consistance si ce n'était que la dureté et implacabilité de l'écriture de Moravia.
Une mère, une fille, un fils, un amant : personnages principaux parmi des silhouettes, des ombres – sauf l'amie de la mère ponctuant le récit pour asseoir le propos de l'auteur.
Cette étude de moeurs, de société, que sais-je… cette histoire brève, déroulée sur quelques jours est un étau qui se resserre inexorablement sur la psyché des personnages. Premier livre, éclat brutal et noir, manifeste contre l'ordre social établi, non revendiqué comme tel mais résolument admis comme tel. le succès de sa publication laisse sans ressort la censure mussolinienne en place mais elle se rattrapera en interdisant plus tard une nouvelle publication. « Les Indifférents » est une peinture cruelle de la société italienne – une classe bourgeoise moyenne – qui ronronne sous l'ère mussolinienne.
MariaGrazia la mère est une femme que l'on aime détester. Moravia la rend grotesque, stupide, égoïste et profondément irritante. D'ailleurs même ses enfants la décrivent ainsi. Femme vieillissante dont la jalousie est le pain quotidien, détestant « le peuple », ruinée, aveugle à elle-même et à ses propres enfants, tourmentée par l'hypothétique abandon de son amant Léo ; son souhait est de marier sa fille à un riche héritier dans la pure tradition bourgeoise.
Sa fille Carla n'aspire qu'à une chose, quitter cette maison, cette vie qu'elle ne supporte plus ; rongée par l'ennui et l'inertie, ayant un désir d'amour fou, de vérité et d'envol, elle se trouve vieille. Elle se sent prisonnière et faible et regarde son frère Michele comme une roche sans aspérité pour s'y raccrocher.
Michele est plus jeune. Ce jeune homme absolu qui donne tout au long du livre l'impression d'être proche d'un acte suicidaire, déteste autant Léo que son environnement, qu'il se déteste lui-même.
Il méprise sa propre faiblesse, son indifférence à tous et à tout. Il se dégoûte, les autres le dégoûte. Son opposition à Léo et à sa mère parfois sont des flammes vite éteintes, des irruptions d'humeur qui s'effondrent aussitôt. A la différence de sa soeur, lui ne veut pas quitter cette maison, il veut que Léo quitte leur vie à tous les trois ; il veut un monde pur, transparent de vérité et de droiture, sans ombres, sans taches, sans failles.
Léo est un homme d'âge mur, affairiste, sûr de lui, convoitant depuis longtemps cette maison bourgeoise qu'il pense racheter à bas prix et convoitant aussi Carla, qu'il compte bien mettre dans son lit rapidement. Pour cela il continue à entretenir une relation distante mais efficace avec MariaGrazia la mère, supportant sa jalousie permanente, tempérant ses ardeurs et mystifiant tout le monde pour arriver à ses fins.
Un autre personnage s'infiltre dans ce magma corrosif, c'est Lisa, une amie de longue date de MariaGrazia et ancienne presque mariée de Léo. Lisa est une veuve un brin masochiste, supportant l'amitié vacharde de MariaGrazia et qui finit par vouer un amour débordant et un peu lamentable à Michele.
Lui, le fils est effrayé par cette femme qui pourrait être sa mère, dégoûté par son manque d'honnêteté à la repousser. Mais il finira bien par succomber.
Carla prend la décision qu'elle doit se donner à Léo, pour que sa vie change. Elle le fait sans dépit, ni réel calcul, elle veut juste secouer ce manteau d'inertie qui la recouvre.
Léo goguenard orchestre tout ce petit monde comme il réglerait une affaire commerciale en pesant toujours les pertes et les profits.
MariaGrazia ne voit rien : que son amant la trompe avec sa fille, qu'il veut la spolier de sa maison, que son amie convoite son fils, que son fils est au bord d'un précipice prêt à s'y jeter. Son monde tourne autour d'elle-même, du quand dira-t-on, d'être conforme à la bonne société pour pouvoir y être reconnue ; Les apparences avant toute chose et surtout garder à tout prix Léo – cet homme plus jeune – qui nourrit son illusion de jeunesse et de désir.
La fin du livre est une mascarade. On peut penser que celle qui s'en sortira le mieux sera Clara. Elle a pris le parti de jouer avec les codes de cette société qui lui offre peu d'avenir et de liberté. Des codes qu'elle pourra contourner, apprivoiser pour asseoir sa nouvelle vie.
Du haut de son écriture Moravia scrute ses personnages et il scrute le monde qui l'entoure, ses lecteurs aussi. Il observe cette société engoncée dans le manteau voluptueux et trompeur du fascisme de Mussolini. Où tout est en ordre, tout est codifié et contrôler pour la sécurité et la plénitude de « tout le monde ». Ces personnages tellement imprégnés de valeurs morales se conduisent de façon immorale. Moravia inverse les valeurs, casse les repaires, les éparpille brutalement. Il n'a pas envie de sauver ses personnages, ou si peu. Ils sont ainsi, peu sympathiques, sans joie, poupées inertes, ballottées par leurs névroses, leur paranoïa, leur consentement, leurs rêves… Car ils rêvent tous. Des rêves, des fantasmes, sur la vie des autres, sur leur vie à venir, sur l'instant d'après. Des rêves de grandeur, de splendeur, des rêves de vieux enfants, des rêves qui se heurtent à la réalité de leur vie.
MariaGrazia a des rêves d'amoureuse adolescente, de richesses inatteignables. Michele rêve d'un monde parfait, véritable où il aurait la force de vivre dans l'intransigeance de son moi profond. Clara rêve d'un amour romanesque, d'un homme idéal dans une vie palpitante. Lisa rêve d'un monde moins brutal, d'une virginité retrouvée à offrir à l'amour de sa vie et Léo rêve de Clara sans idéal ni vraiment d'amour, juste un rêve érotique qu'il pense bientôt assouvir, comme un dû qu'on lui doit, lui qui pense avoir tant donné et si peu reçu.
Les dernières pages montrent MariaGrazia et son amie Lisa ainsi que Carla en route pour une soirée. Elles sont déguisées. Carla porte un masque car c'est ce qu'elle a choisi : d'avancer masquée dans la vie. Et elle dit à son frère qui les attend « n'aie pas peur... »
Moravia pourrait le dire aussi : n'ayez pas peur de ce jeune homme d'une vingtaine d'année qui a écrit ce roman si sombre, si dur, si sec ; qui ne vous apporte aucun soulagement, ni solution ; cette bourgeoisie c'est la mienne, ce vide m'appartient aussi et pour mieux le dompter, pour mieux le comprendre et m'en asservir je dois vous l'exposer.
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« La vie le cernait de toutes parts comme une forêt épaisse et broussailleuse. Aucune lueur dans le lointain, rien ‘'impossible…'' »

Je crois que c'est la dernière partie de ce roman qui emporte le tout. Ce noir qui domine sous cette pluie battante, la nuit tombée, était pour moi le pendant de ce soleil de Meursault. Impossible de me détacher de cette comparaison entre les deux romans dès le départ de Michel vers l'appartement de Léo. Je n'avais pas l'impression d'une noirceur des âmes mais plutôt d'âmes sans vue, des aveugles. Rien ne les éclairait, rien ne leur donnait à voir pour se diriger vers un autre avenir, vers une vie. Ils étaient nés pour vivre passivement car jamais il ne leur avait été donné la lumière, le chemin. L'ombre les étouffait. Comment mettre ces trois êtres mous face à ce Léo, ce fauve sans la majesté ni la droiture mais la force sauvage et brute, sans avoir cette impression qu'il leur sera impossible de trouver une voie. Ils sont encagés dans leur vie et vont se faire bouffer. Les plus jeunes essayeront de trouver une sortie mais n'est-il pas déjà trop tard ? Ils sont absorbés par « une ombre humide, une ombre de caverne ».
J'ai trouvé cette galerie de personnages incroyable, l'écriture fine et juste qui fouille les derniers recoins des têtes embrumées de Carla et surtout Michel. Cette bourgeoisie indifférente avait donné naissance à des monstres mollasses.

« Sa propre image le persécutait ; il se voyait tel qu'il était réellement, seul, indifférent, misérable. »
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J'ai lu ce roman il a quelques années. Les règlements de comptes familiaux sont un des grands thèmes italiens, aussi bien en littérature qu'au cinéma. (cf « I pugni in tasca » de Marco Bellochio).
Histoires bien poussiéreuses bien ancrées dans les campagnes isolées de l'après-guerre. Mais cette fois, c'est du lourd. Moravia, pour son premier roman, y va à la tronçonneuse. Il élague une après l'autre les branches de la généalogie familiale italienne. Comme dans beaucoup de pays méditerranéens, la famille est le dépositaire et la garantie, de l'ordre et de la sécurité, institution quasi confucéenne (voir aussi les premiers films de Marco Ferreri). Ou plutôt biblique, avec le patriarche comme autorité. Et la figure de Dieu omniprésente comme le symbolise souvent le crucifix au dessus du lit nuptial. Et bien, Moravia détruit tout ce bel agencement. Tous les dessous, au propre comme au figuré sont dévoilés, arme au poing, dans ce drame de la famille bourgeoise ordinaire.
Car, c'est bien de la bourgeoisie qu'il s'agit, celle qui porte le pays, celle qui possède, celle qui vote Démocratie Chrétienne. Il y va fort, le jeune Moravia, quelle audace, quelle écriture. Chaque personnage est décrypté et ensuite coupé, isolé de son lien avec les autres, tous englués dans la même fange. Personne n'en sort indemne.
Lu en VO. Une langue claire, précise, sans fioriture. L'auteur décrit page après page l'ignoble forfaiture familiale.
C'est magistral, c'est un des plus grands romans italiens que j'ai lu.
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Ce roman raconte l'histoire d'une famille bourgeoise déclassée. Les protagonistes sont la mère, la fille et le fils, ainsi que l'ancien amant de la mère de Leo, qui a maintenant posé les yeux sur sa fille, et la "petite amie" de la mère Lisa, brûlante de désir de séduire son fils. L'ambiance est comme dans les films de Visconti: une villa délabrée, une petite ville italienne dans la saison automne-hiver, des jeunes - beaux et condamnés, mais moins flamboyants par rapport aux personnages de Fitzgerald, et à côté d'eux se trouve un environnement sclérosé, qui ne connaît que l'égoïsme et la luxure.

La jeune génération est vouée à l'échec, mais ce n'est pas le detail le plus intéressant. Les actions réelles et les actes des personnages du roman sont autant racontées que leurs fantasmes, leurs rêves, leurs pensées, et ces rêves et ces pensées caractérisent mieux les personnages que leurs propres actes boiteux et impulsifs.

Malgré le fait qu'ils soient jeunes, les personnages principaux se trouvent dans une période de déclin - en d'autres termes, ils ont rejoint l'âge adulte, où la tromperie, l'hypocrisie, la luxure sont la norme. Tout le monde ne parvient pas à rompre avec les rêves d'une vie différente et à se réconcilier sans douleur avec la réalité. Moravia n'est pas resté indifférent à la romance de la nuit et des fenêtres des autres, vacillant sous la pluie dans l'obscurité - et cette note, une note de quelque chose de mystérieux, invitant à elle-même, située au-delà des limites de tout ce qui est familier et habituel, m'a le plus fascinée.

Il n'y a aucune certitude qu'il existe une autre vie, pleine de sens - à l'exception de ce point lumineux de la nuit, à l'exception d'une vue sur la ville, où des fenêtres sourdes et indifférentes se cachent sous les toits, où vous êtes attirés à regarder ... Mais tout cela est si éphémère qu'il se dénoue. Les rébus de la réalité dépassent le pouvoir d'un coeur saturé et fatigué de la monotonie. Ils abandonnent ... qui les blâmera, qui condamnera? Certainement pas nous, embourbés dans la vie de tous les jours, insensibles, indifférents ...
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Réunissons en quasi-huis clos cinq personnages : Leo, Mariagrazia, Carla, Michel et Lisa. Tissons entre ces personnages des liens officiels : Mariagrazia est l'amie proche de Lisa et l'amante de Leo tandis que Carla et Michel sont ses enfants. Emberlificotons-les dans des liens officieux qui sauront créer la discorde : Leo est attiré par Carla tandis que Lisa, l'ancienne maîtresse de Leo, essaie de mettre le grappin sur Michel. Entourons ce marivaudage de quiproquos qui sauront semer la discorde et laissons la naïve Mariagrazia s'imaginer que l'éloignement progressif de son Leo est une conséquence de la perfidie de son amie Lisa, et nous pourrons obtenir une image ressemblante du casse-tête que sont capables d'imaginer des Indifférents.


Mais au fait, tous ces personnages sont-ils vraiment indifférents ? Il semblerait plutôt qu'ils ne soient que deux et qu'il s'agisse des enfants de Mariagrazia : Carla et Michel. Lancés sur leur vingtaine, ceux-ci vivent encore aux crochets d'une mère fantasque et excentrique qui les domine et contrôle la plupart de leurs choix de vie. En résulte une certaine apathie, cause de leur indifférence, et une quête d'identité qui les poussera à mettre en jeu leur existence au petit bonheur la chance, le masochisme semblant être l'explication la plus pertinente de leurs choix aberrants. Toute la durée du livre est censée nous maintenir dans un suspense insoutenable jusqu'à ce que nous sachions si, oui ou non, Carla se forcera à coucher avec Leo et si, oui ou non, Michel réussira à surpasser son dégoût pour Lisa et à se mettre en couple avec elle. Malheureusement, même si l'on comprend les ressorts grossiers qui poussent ces jeunes personnages à l'autodestruction, il sera difficile de se passionner pour leurs intrigues amoureuses et de se prendre d'intérêt pour leurs failles psychologiques. La classe bourgeoise a ses problèmes, si dérisoires qu'ils n'intéressent même pas les autres bourgeois.


A la manière de Knut Hamsun, Alberto Moravia a créé des personnages qui se jettent d'eux-mêmes dans l'humiliation ou la douleur en y prenant une certaine forme de plaisir qui n'ose pas se revendiquer comme tel. Toutefois, à la différence de cet autre écrivain, Alberto Moravia n'induit aucune subtilité de réflexion et ne se distancie pas une seconde de ses personnages, transformant leurs petites embrouilles en tragédies.


« Mais ces visions ne le tourmentaient pas, n'éveillaient en lui nul sentiment. Il aurait aimé être tout autre : indigné, plein de rancune et de haine. Il souffrait de se retrouver à ce point indifférent. »


On comprend le désespoir d'un jeune homme si indifférent. Peut-être même a-t-on déjà connu cette insensibilité apparente. Pourtant, aucune compassion ni intérêt n'est possible. Alberto Moravia nous a transmis l'indifférence de ses personnages. On comprend que c'est embêtant, mais on ne va pas s'apitoyer…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Seul Michel ne regardait pas dehors. Il s'intéressait davantage à ce que portait la voiture dans son écrin somptueux. L'ombre lui cachait les visages des trois autres, mais, chaque fois que l'auto passait sous un lampadaire, une lumière vive les faisait surgir ; alors apparaissaient soudain les traits profonds et ravagés de sa mère, son regard vaniteux ; Carla, avec sa figure de petite fille contente qui va à la fête ; le profil rouge de Léo, régulier et un peu dur - objets inexplicables et effrayants tels ceux que révèlent, durant l'orage, le feu rapide des éclairs. A chaque apparition nouvelle, Michel retombait dans la même stupeur : pourquoi était-il là, avec eux ? pourquoi ceux-ci et non pas d'autres ? Ces êtres lui étaient étrangers ; arbitrairement placés devant lui par le destin, ils auraient aussi bien pu être différents : Carla, une blonde aux yeux bleus, sa mère, une grande femme maigre, Léo, un petit homme tout en nerfs. Pourquoi non ? Mais ils étaient là, et chaque secousse de l'automobile les faisait se heurter entre eux comme des fantoches inertes. Rien n'était plus angoissant que de les voir ainsi : lointains, détachés l'un de l'autre, irrémédiablement seuls.
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Au moment de sortir de la maison, ils s'aperçurent qu'il pleuvait. L'eau tombait du ciel sans violence mais aussi abondamment que d'une cuvette défoncée ; un grand murmure torrentiel emplissait l'ombre ; sur le pavé bouillonnait un voile d'eau livide ; ruisseaux, gouttières, la grosse pluie, vieille de deux semaines de temps gris, envahissait tout, couvrait tout de son flot impur, fermenté aux flancs des nuages ; sous ce déluge, les maisons se dressaient, droites et noires ; les lampadaires étaient noyés ; les trottoirs inondés prenaient l'aspect amphibie des quais à moitié immergés, dans les ports de mer.
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- Oh ! quelle magnificence, s'écria-t-il avec une gaieté forcée. Bonsoir, Léo ! Et que faites-vous ici, gens riches, élégants et heureux ?
- On va danser, répéta Carla comme dans un rêve.
- Danser ? (Michel s'assit.) Mais alors j'y vais aussi. Tu veux de moi ?
- C'est Léo qui invite.
Léo dressa l'oreille. "Que le diable m'emporte si j'ai invité qui que ce soit." Mais déjà Michel protestait.
- Allons donc, Léo ! J'ai encore de quoi me payer le thé !
Et Léo, sous le regard de Carla, s'empressa de répondre :
- Il n'est pas question de cela… C'est moi qui invite, c'est moi qui paye pour tout le monde.
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Ses yeux s’emplissaient de larmes ; tout le monde était coupable, tout le monde ou personne, mais quant à elle, elle était lasse de se juger et de juger les autres ; elle ne voulait ni pardonner ni condamner ; la vie était ce qu’elle était ; mieux valait l’accepter telle quelle. Pas de jugements surtout : la paix !
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Et cette lumière, qui n'était pareille à aucune autre, tranquille, familière, cette lumière qui, à force de les éclairer, semblait faire corps avec les objets eux-mêmes et qui, avec la fenêtre bien close et voilée de rideaux blancs, donnait un sentiment agréable et légèrement inquiétant de sécurité. Aucun doute possible… Elle était bien dans sa chambre, dans sa maison. Hors de ces murs, il était probable que régnait la nuit, mais elle en était séparée par les frontières d'un domaine intime, en sorte qu'elle pouvait l'ignorer et rêver qu'elle était seule, et soustraite au monde.
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15 mai 2023 Rencontre avec l'écrivain italien Alberto Moravia (1907-1990), auteur entre autres du roman «Le Mépris». Il est question des notions de curiosité et d'ennui dans sa vie; des débuts de sa carrière d'écrivain romancier; de la place à la morale et les valeurs sur lesquelles il se base pour réaliser son œuvre littéraire; de sa conviction athéiste; de son engagement dans la cause nucléaire dans le monde, etc. Source : Rencontres, 29 janvier 1985 Animatrice : Denise Bombardier
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