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Critique de Ode


"Moi et lui" n'est pas une impolitesse de Moravia, mais simplement un ordre de priorité lorsqu'on sait que "lui" est le... sexe (!) du narrateur.

Ce dialogue à bâtons rompus entre Federico et son pénis oppose la "sublimation" de la création artistique, en l'occurrence l'écriture de scénarios pour le cinéma, à la trivialité de la chair, ou "dé-sublimation". Quand Rico obéit à son sexe, cela lui coupe l'inspiration. Et vice versa... si je puis dire.

Alberto Moravia, universellement connu pour "Le mépris", met ici en lumière l'altérité du corps et de l'esprit, le combat freudien du "ça" contre le "moi", dans un récit à la fois cocasse et profond. Cette manière d'illustrer une réflexion quasi philosophique par des situations de la vie courante n'est pas sans rappeler le grand Kundera. Ce roman publié en 1971 garde ainsi son originalité, même s'il n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains, vous l'aurez deviné. « Non, Belle-maman, ça c'est l'histoire d'un type qui parle à son.... pigeon, aucun intérêt, vous n'allez pas aimer ! »

Une lecture à redécouvrir en ces temps où l'on parle beaucoup d'addiction sexuelle. Rien de nouveau sous le soleil...
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