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Critique de kedrik


kedrik
08 septembre 2011
Je suis nostalgique du cyberpunk.

La lecture de mon tout premier William Gibson avait ouvert la porte sur des univers incroyables, même si j'ai oublié toutes les nouvelles qui composent ce recueil. Et puis il y a eu l'excellent film Strange Days de Kathryn Bigelow, le nanard Johnny Mnemonic et l'incroyable Blade Runner. Je n'ai jamais été un fanatique du genre cyberpunk, mais mon adolescence a résonné de mots tels que Night City, neuromat, datajack, matrice, corpo, rockerboy, charcudoc...

J'avais un peu oublié ce plaisir. Telle une madeleine de Proust, j'ai à peine lu le 4ème de couverture de Carbone modifié que tous ces souvenirs gravés sur chrome sont remontés à la surface.

Le livre de Richard Morgan est un polar. Cyberkeupon, mais polar avant tout. Kovacs est hanté par son passé, coincé dans un nouveau corps qui a lui aussi un lourd passif et plongé au milieu d'une intrigue complexe où il tente de survivre. La technologie permet donc de sauvegarder la personnalité de quelqu'un et de la réincarner dans un autre corps, un clone ou un construct artificiel. le concept de meutre devient donc plus complexe que de nos jours puisqu'il est possible de réincarner une victime pour la faire témoigner si l'assassin n'a pas eu le temps ou le reflexe de détruire la sauvegarde. Et puis, il y a les Maths (Mathusalems), des gens suffisamment riches pour se payer des corps parfaits, des sauvegardes régulières et des fonctionnaires corruptibles.

J'ai retrouvé tous mes fantasmes d'adolescent : les corps câblés qui décuplent les réflexes, les pirates informatiques qui falsifient les bases de données ou les images d'une caméra de sécurité, les incontournables IA, la réalité virtuelle, les magouilles sordides des corpos sans âme et, je l'avoue, une violence latente et une sexualité très présente. Même s'il utilise des éléments cyberpunk vieux d'une vingtaine d'années, ce roman le fait avec une réelle modernité : les implications techniques et sociales de la réincarnation sont très bien traitées et viennent supporter l'intrigue policière.

Ma seule critique est une certaine longueur par moment. le roman aurait gagné à être plus ramassé.

Pour finir de vous convaincre, j'ajoute que le roman a reçu le prix Philip K. Dick en 2003. Les droits du livre ont été achetés par Joel Silver (ok, ça, c'est pas forcément un bon argument de vente, mais l'auteur peut désormais vivre uniquement de son écriture, ce n'est pas rien) donc il est possible de voir débarquer sur nos écrans une grosse super production du type Matrix. Vous êtes prévenus.

Bref, Cyberpunk never dies, comme disent les chinois.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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