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Critique de MMChretien


Dans Comment tomber amoureux... sans tomber, Susie Morgenstern explore les affres et les joies de l'amour à tous les âges, à travers trois générations de femmes et d'hommes qui tentent d'aimer, d'être aimés, de s'aimer à nouveau, de se réaliser tout en aimant...

Annabelle est lycéenne. Elève en classe de terminale avec pour échéance le bac, elle vient d'une famille dans laquelle les femmes sont fortes, indépendantes, cultivées, bosseuses. Marguerite sa grand-mère, tient un restaurant étoilé dans le sud-ouest de la France, Lulu sa mère est enseignante-chercheuse et consacre tout son temps à son travail depuis que son mari a pris un appartement séparé. C'est donc en battante qu'Annabelle appréhende cette année scolaire et son examen final, qu'elle compte réussir avec brio. Mais c'est sans compter sa rencontre avec Samuel, un nouvel élève de sa classe, fils d'ambassadeur venu d'Amérique, à qui elle est chargée d'apprendre le français. Prenant sa mission professorale très à coeur, Annabelle n'imagine pas ce que cette rencontre va apporter de fraîcheur, de nouveautés, de découvertes à toute sa famille, mais aussi... d'amour ! Car dans la famille de Samuel, ce sont les femmes qui sont absentes, père, grand-père et petit-fils sont donc des coeurs à prendre...

L'auteur entreprend de peindre ici toute une galerie de portraits de femmes et d'hommes de tous âge, confrontés au vertige de l'amour, qui tentent de concilier la nouveauté d'une rencontre et le tourbillon des sentiments à une situation personnelle et une vie professionnelle déjà bien remplies. Hélas, tous les personnages ne bénéficient pas d'une attention très soutenue de la part de l'auteur, et certains sont bien trop peu caractérisés pour qu'on s'y attache, voire qu'on s'en souvienne. L'alternance de chapitres très courts s'intéressant successivement aux uns ou aux autres empêche d'avoir une vraie personnalisation des protagonistes et une profondeur psychologique, et donne l'impression d'un butinage superficiel. Des scènes avortées dont l'auteur ne fait rien, qui sont abandonnées à peine amorcées, des situations peu crédibles, et l'emploi malheureux du présent et du passé composé pour la narration ne permettent pas de tisser un récit tangible et laissent le lecteur à distance. Ce dernier a le sentiment de survoler le descriptif empressé d'une famille en papillonnant de l'un à l'autre de ses membres, mais sans jamais être vraiment au coeur de la narration. Il reste donc relativement insensible aux histoires d'amour qui se tissent, alors qu'il s'agit du thème principal.

Le début du livre aura pourtant laissé poindre l'espoir d'une très bonne trouvaille d'écriture, mais qui elle aussi est vite délaissée : celle d'un roman bilingue ! La rencontre entre Annabelle et son élève Samuel qui, soit-disant, ne parle pas un mot de français, ouvrait la voie possible à l'alternance du français et de l'anglais au sein des dialogues, ce qui en soit est plutôt rare en littérature jeunesse et constituait une vraie bonne idée. Mais l'apprentissage est tellement efficace qu'au bout de deux chapitres Samuel parle déjà très bien français, et que la langue anglaise disparaît de ses lignes, pour n'être cantonnée ensuite qu'aux titres de chapitres. Dommage !
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