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Critique de LoupAlunettes



Elle ne s'appelle pas Bonnie Parker, rien d'aussi sexy, rien de tout ça. Juste Bonnie Bonnet. Aussi suave et affriolant qu'un Bugs Bunny sous la langue à l'évocation. du départ, le ver était dans le fruit. Elle va donc oublier ses fringues offertes de bon coeur par son adorable Omama et qui ferait d'elle une cible naturelle pour cette g*#*'' de Zara, oublier le travail qui l'attend pour contrer les cheveux gras, oublier ses aisselles qui pleurent pour elle à l'idée d'embarrasser..pardon, d'embrasser un garçon, oublier son petit trois pièces où elle occupe une chambre avec sa maman. Un jour, un quatre pièces, un jour, une allure à tomber, un jour, Carl lui donnera son premier baiser. En attendant, avec une majorité d'adultes divorcés, l'exemple à suivre n'est pas très clair. Oui, en attendant, des petites bouchées de chocolat, des confidences entre copines avec Dorélie ( au fait, ses parents se séparent!), une hygiène de princesse et une joie d'écriture pour raconter tout ça.
: "Le grand roman de ma vie" est un roman ado' très spirituel et à l'humour fin. Les illustrations, qui ne rendent pas forcément grâce à la brave Bonnie Bonnet ( le nom non plus d'ailleurs), apportent une distanciation comique, l'apparence de cette bonne vieille jeune fille ni belle ni laide, maladroite et pas forcément heureuse en amour. Bonnie n'est pas encore amoureuse, elle n'en est qu'à ces débuts d'observation du phénomène et le constat n'est pas fameux. En effet, de sa mère à ses grand-mères, tout autour d'elle, chez sa copine Dorélie ou son ami Carl, les couples se séparent. Suzie Morgenstern prend donc l'interrogation des sentiments et de l'amour par un biais ironique, "comment c'est d'être amoureux?" et "pourquoi être amoureux pour finalement se séparer?". le clan des divorcés ici ( les parents!) sont présentés comme des adultes décomplexés, sympathiques, qui ont passé le cap de s'extasier les yeux brillants tout de même et sont un poil farfelu dans leurs petits travers de parents. Cela donne parfois des scènes cocasses. L'histoire de la montre par exemple. Omama sa grand-maternelle, sait-on pourquoi ( ou sans doute l'aurions nous deviné pour certains et que Suzie Morgenstern démontre un humour mordant sur le doute??) ne cesse d'éviter le sujet du grand-père, pour en finir elle lui offre cette montre de valeur (geste du "tais toi et mange ta soupe!"), une montre qui ne cessera d'attirer les réflexions mais pas les réponses. Elle ne sera pas toujours très tendre sur les conseils beauté. Cheveux gras à éviter.
L'autre grand-mère, paternelle, Mamie Colette n'est plus mariée non plus, elle les collectionne les maris d'ailleurs et elle ne peut pas voir en peinture sa rivale maternelle. Sa montre très chic serait du plus bel effet sur le bras de Bonnie, l'autre bras. Une pour chaque poignet, quelle bonne idée. Bonnie ne risquera pas d'être en retard pour ses compétitions d'écriture à Deauville en tout cas. le père, lui, remarié et nouvellement papa de jumeaux, décontracte à souhait n'est pas mal dans son genre. Voir le séjour de rêve à Londres à garder les deux bébés brailleurs, impayable. Une vue imprenable sur la ville, de la télévision. L'épisode est amusant.
Deauville. Un véritable séjour et une vraie aventure que Bonnie ne manque pas de raconter à sa copine Dorélie, pour son concours d'écriture et puis... Carl. Un garçon. Enfin. Bon, quand est-ce qu'il l'embrasse celui-là?
Bonnie n'a pas sa langue dans sa poche. Il faut bien, de quoi peut-elle avoir l'air dans la robe façon "Jane Austen" offerte par Omama?
Elle en a des choses à raconter, Bonnie, elle veut être écrivain. Les chapitres de sa petite vie sont des petits épisodes parfois embarrassants, des questionnements décisifs pour sa future vie de femme amoureuse. Que faire pour les problèmes de transpiration?
Le roman se termine sur des notes douces amères et des notes de joie. On se sépare ( oui encore!), de nouveau couples se forment (ah, ces adultes! de vrais ados!), Omama se rabiboche avec Mamie Colette et Bonnie oublie un peu qu'elle vit dans un petit chez soi avec son Omama et qu'elle partage sa chambre avec sa maman chérie.
Abordant des sujets clairement sérieux de la vie de famille avec légèreté et humour pince sans rire, "Le grand roman de ma petite vie" n'est pas glamour et c'est ce qui ici est drôle, avec ce personnage. le poème de fin de Bonnie est une magnifique conclusion. Touchant. Aussi touchante que la véritable histoire du grand-père Opapa. Sortez les mouchoirs. Aura t-elle droit à son tandem avec Carl? En tout cas, la fin est heureuse. Et pourquoi pas?
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