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Critique de Alfaric


En 1828 le dénommé Pierre Picaud victime d'une machination politico-judiciaire sous le Premier Empire sort de l'Histoire… et Edmond Dantès entre dans la légende des siècles ! D'un empire à l'autre, l'histoire du Conte de Monte-Cristo épouse celle de la 1ère moitié du XIXe siècle, et les relations ambiguës entre Alexandre Dumas et la famille Bonaparte mériteraient un ouvrage à elles seules. le récit est connu dans le monde entier : sur le point de devenir le nouveau capitaine du navire marchand le Pharaon et d'épouser la jeune et belle Mercedes, Edmond Dantès victime d'une machination est enfermé au Château d'If, accusé à tort de bonapartisme… Les années s'écoulent et il se noie dans les abimes du désespoir quand il fait la rencontre de l'Abbé Faria qui lui redonne foi et espoir. C'est grâce à lui qu'il s'échappe de prison, et grâce au fabuleux trésor que lui a légué son défunt mentor il aurait pu tout oublier et repartir de zéro… Riche comme Crésus Edmond Dantès obtient le pouvoir de devenir Dieu ou Diable, et il fait le choix de marcher sur la voie de la vengeance pour abattre ceux qui l'ont trahi et qui ont été la cause de tous ses malheurs : Fernand, Danglars, Villefort ! Edmond Dantès devient ainsi le Comte de Monte-Cristo, mais comme vous le savez celui qui recherche la vengeance doit se préparer à creuser deux tombes, et consumé par sa haine il se laisse emporter pour devenir pareil à ceux qu'il traque… Et quand les choses dérapent et que sa vengeance frappe des victimes innocentes, il tombe dans un désespoir encore plus profond que celui qui l'étouffait au Château d'If… Pour ceux qui ne l'aurait pas compris l'Abbé Faria c'est Dieu lui-même qui soumet Edmond Dantès à l'épreuve pour savoir s'il mérite la rédemption…
En France on qualifie le roman de bestseller populaire, dans le reste du monde on qualifie le roman de chef-d'oeuvre absolu, d'immense classique de la littérature appartenant au patrimoine mondial de l'humanité ayant marqué à jamais de son empreinte la culture mondiale et qui en incarnant tous les archétypes des récits de vengeance tutoie l'éternité… Et force est de constater que son influence transmédia d'un bout à l'autre de la planète est incommensurable pour ne pas dire vertigineuse : il faudrait un travail de moine cistercien pour lister toutes les oeuvres qui s'en inspirent et qui lui font référence ! On ne s'étonnera donc pas que grâce à ses commissaires culturels et à ses petits cercles intellos prout prout, les Français passent pour de gros pisse-froid élitistes à l'étranger à force de minorer, de mettre de côté, et même parfois d'ignorer un tel soleil littéraire !!!

Ena Moriyama en livre une adaptation manga à la fois très fidèle et très soigné tant sur le fond que sur la forme avec des dialogues aux petits oignons : nous sommes dans la nouvelle génération de mangakas qui travaillent en niveaux de gris plutôt qu'en noir et blanc, les décors sont très détaillés, et les personnages sont très expressifs même si on reste dans les standards du manga… le charadesign d'Edmond Dantès / Monte-Cristo est hérité de "Gankutsuou", l'adaptation animée du récit en space-opera, et tous ses passages en mode génie du mal sont jubilatoires ! Après il a fallu opérer des choix pour transformer un roman en 12 tomes au Japon en manga en 12 chapitres (il a même fallu négocier âprement avec l'éditeur qui voulait au départ un tome standard de 7 chapitres), et outre des transitions un peu abruptes et des explication un peu trop rapidement amené c'est tel ou tel passages ou personnages de la team Dantès. Cela n'empêche pas le manga de faire la part belle au bon samaritain Morel, son fils Maximilien que le Vengeur prend sous son aile car il voit en lui l'homme qui aurait été si le malheur ne l'avait pas frappé, et la princesse Haydée qui incarne à la fois la damnation et la rédemption du Vengeur… Je crois même que l'auteure est tenté de raconter l'histoire d'Edmond Dantès à travers les regards des femmes qu'ils croisent, et ce sans être victime de la malédiction boobesque même quelques cases trahissent son intérêt pour le genre érotique.
Ce stand-alone m'a grandement mis en appétit : j'ai autant envie de me replonger dans les gestes dumasiennes que de découvrir la nouvelle série fantastique de l'auteure !
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