Se pourrait-il que le cauchemar soit terminé ?
Elle espère qu’elle pourra expliquer à Josie plus tard qu’il peut seulement s’emparer de son corps ; il ne peut pas lui prendre son esprit, son corps, son âme.
J'avais 16 ans ! Je n'ai rien choisi de tout ça. Je suis simplement restée en vie.
À sa grande surprise, quelque chose lui est apparu clairement pendant la nuit : que la mort autour d'elle soit inévitable n'est plus acceptable.
Tout cela perdure, alors que changent les saisons, que la nuit cède la place à la lumière, les nuits blanches aux longues nuits d'hiver obscures. Les cauchemars la réveillent souvent : corps émaciés, docteurs qui sifflotent, bottes noires cirées du commandant. Elle veut saisir les bons souvenirs mais ceux-ci reculent de plus en plus loin. Elle fantasme sur les vies de Josie et Natia, de Lale et Gita. Elle les imagine au chaud, en sécurité, qui s'étreignent. Elle continue d'exister.
- Est-ce un viol si on ne résiste pas ? Si on ne dit pas non ?
- Est-ce que tu voulais avoir des rapports sexuels avec eux ?
- Non, bien sûr que non.
- Alors c’est du viol.
Elle espère qu'elle pourra expliquer à Josie plus tard qu'il peut seulement s'emparer de son corps; il ne peut pas lui prendre son esprit, son coeur, son âme.
... Sur le chemin du retour, Cilka voit les premières fleurs du printemps qui ont réussi à se frayer un passage à travers le givre qui recouvre le sol. Le vent les fouette et pourtant leurs tiges se relèvent et restent enracinées dans la terre gelée... ( p. 253 ).
"Un nouveau chiffre. Sans s'en rendre compte, CILKA frotte son bras gauche ; dissimulée sous ses vêtements se trouve son identité de là-bas. Combien de fois peut-on réduire, effacer une personne ?" p.46
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