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Critique de Junie


Après avoir suivi Marco Polo et les caravanes avançant pesamment à travers steppes et déserts, chargées de ballots de soie, d'épices et et autres précieuses marchandises, je poursuis mon déconfinement littéraire sous des cieux hexagonaux.
Parfaitement, hexagonaux, car le ciel français épouse parfaitement la parfaite géométrie de notre pays, lequel pays vit la terrible épreuve de l'état d'urgence sanitaire, qui oblige les médecins urgentistes à achever leurs malades à mains nues, après leur avoir injecté de la gnôle en perfusion.
Les librairies étant closes pour cause de coronatsoin-tsoin, j'ai reçu mon livre par la poste, dédicacé par l'auteur, bien que je m'étonne qu'il ait la soigneuse calligraphie de ma maitresse de CM1.

Mais trêve de bavardage, après ce préambule oiseux, que doit-on penser de cet ouvrage? "Un voyage exotique en France" est-il indiqué.

On a déjà marché avec Stevenson et son ânesse, avec Nicolas Bouvier en Afghanistan, avec Ruffin à Compostelle, avec Kessel en Sibérie et avec Tintin au Tibet. le charme exotique de la France, bel oxymore!

Mais tout ça ne vaut pas une croisière sur la Meuse, avec une halte devant Monthermé. Ou une descente du Tarn sous l'oeil des vautours fauves. Ou un bivouac sur les crêtes d'Iparla.
Le voyage à pied, en vélo, en barque, ce qui lui donne sa saveur, c'est sa lenteur, et aussi la fatigue du corps, presque douloureuse, pendant la marche, et ce "ouf!" quand on pose son sac pour la nuit, et qu'on respire l'odeur du soir. le voyage à pied est propice à la rêverie, à la méditation, aux courbatures et aux ampoules au talon. Aux coups de soleil, aux piqûres de taon, aux rencontres fortuites et aux siestes dans le foin.

Partir à pied, être un vagabond, redevenir le nomade du néolithique, se prendre pour Robinson, pour un proscrit, un fugitif en cavale, un pèlerin en route pour Jérusalem, quitter la grand'route, traverser des bois, des champs, des rivières, c'est prendre le risque de se perdre ou de ressentir les grandes peurs de jadis. Une peur qui vous chatouille et vous fait marcher plus vite.

Plus que jamais, le voyage à pied retrouve un charme inépuisable, et je ne saurais trop vous conseiller de ressortir votre vieux sac à dos et une bonne paire de godillots!
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