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EAN : 9782956316404
Les Éditions du Mat (30/11/-1)
3.58/5   19 notes
Résumé :
Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Mathieu Mouillet a relevé le défi en marchant dix-huit mois le long de la diagonale du vide, un itinéraire imaginaire qui relie les départements les moins peuplés de France. Un roadtrip à 4km/h, hors des sentiers battus, où l'on rencontre une France sauvage, entreprenante et où il fait toujours bon vivre. Des Ardennes au Pays basque, l'auteur explore les endroits « où il n'y a rien à voir » et collecte les hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir suivi Marco Polo et les caravanes avançant pesamment à travers steppes et déserts, chargées de ballots de soie, d'épices et et autres précieuses marchandises, je poursuis mon déconfinement littéraire sous des cieux hexagonaux.
Parfaitement, hexagonaux, car le ciel français épouse parfaitement la parfaite géométrie de notre pays, lequel pays vit la terrible épreuve de l'état d'urgence sanitaire, qui oblige les médecins urgentistes à achever leurs malades à mains nues, après leur avoir injecté de la gnôle en perfusion.
Les librairies étant closes pour cause de coronatsoin-tsoin, j'ai reçu mon livre par la poste, dédicacé par l'auteur, bien que je m'étonne qu'il ait la soigneuse calligraphie de ma maitresse de CM1.

Mais trêve de bavardage, après ce préambule oiseux, que doit-on penser de cet ouvrage? "Un voyage exotique en France" est-il indiqué.

On a déjà marché avec Stevenson et son ânesse, avec Nicolas Bouvier en Afghanistan, avec Ruffin à Compostelle, avec Kessel en Sibérie et avec Tintin au Tibet. le charme exotique de la France, bel oxymore!

Mais tout ça ne vaut pas une croisière sur la Meuse, avec une halte devant Monthermé. Ou une descente du Tarn sous l'oeil des vautours fauves. Ou un bivouac sur les crêtes d'Iparla.
Le voyage à pied, en vélo, en barque, ce qui lui donne sa saveur, c'est sa lenteur, et aussi la fatigue du corps, presque douloureuse, pendant la marche, et ce "ouf!" quand on pose son sac pour la nuit, et qu'on respire l'odeur du soir. le voyage à pied est propice à la rêverie, à la méditation, aux courbatures et aux ampoules au talon. Aux coups de soleil, aux piqûres de taon, aux rencontres fortuites et aux siestes dans le foin.

Partir à pied, être un vagabond, redevenir le nomade du néolithique, se prendre pour Robinson, pour un proscrit, un fugitif en cavale, un pèlerin en route pour Jérusalem, quitter la grand'route, traverser des bois, des champs, des rivières, c'est prendre le risque de se perdre ou de ressentir les grandes peurs de jadis. Une peur qui vous chatouille et vous fait marcher plus vite.

Plus que jamais, le voyage à pied retrouve un charme inépuisable, et je ne saurais trop vous conseiller de ressortir votre vieux sac à dos et une bonne paire de godillots!
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Voilà un récit de voyage original, agréable à lire, et qui mêle descriptions poétiques de paysages, de lieux, de personnes rencontrées par recommandation, par choix, par hasard. L'ambiance, les états de l'âme et du corps, les éléments : nuages , pluies, ciels, odeurs, couleurs, émotions sont croqués, le propos est bref, Mathieu va à l'essentiel surtout pour rendre compte de projets qui se sont incarnés qu'ils soient artistiques, d'animation en pleine ruralité ou d'entreprises nées d'utopies, d'envie d'autre chose, de désir de (se)reconstruire . Il développe parfois un peu plus pour mieux faire partager les ressorts d' une vocation, la singularité de projets collectifs de vie qui s'ancrent dans la réalité et dans la durée.
Ce qui le fascine c'est de comprendre la passion, le pourquoi et le comment des ancrages pourquoi s'arrêter ? Comment devient -on acteur de sa vie, et du coup l'errance s'arrête et le chemin se poursuit sans appel du large, dans le besoin irrépressible de repartir le lendemain.
Une très belle carte qui constitue la couverture amovible du livre situé et résumé les 44 étapes de ce voyage exotique, très programmé et qui a duré 18 mois non sans surprise et déboires. Des photos noirs et blancs égrènent le récit.
C'est proche d'un blog pris sur le vif mais avec un travail d'écriture qui ne paraît pas être systématique, cette succession de flash ne nuit pas bien au contraire à lecture, le partage est simple, direct, sans filtre, on s'y croit ! La grande diversité des lieux et surtout de ce qui s'y passe, principalement dans « l'alternatif »est un grand atout de ce récit qui colle, on ne peut mieux , et sans préméditations à la situation actuelle liée à la Covid 19 et son cortège d'impacts encore inconnus mais qui à coup sûr sera un catalyseur de mise en marche et de désir de tourner la page pour beaucoup.
Oui la marche comme le rappelle Mathieu Mouillet est une méditation, la conclusion est superbe, je vous la livre même si orthogonal aux règles de la critique babeliesque ! « Tout homme est tiraillé
entre deux besoins. le besoin de la Pirogue, c'est à dire du voyage, de l'arrachement à soi-même et le besoin de l'Arbre, c'est-à-dire de l'enracinement, de l'identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l'un, tantôt à l'autre jusqu'au jour où ils comprenant que c'est avec l'Arbre qu'on fabrique la Pirogue ».
Elle est empruntée à un mythe mélanésien. Oui ce n'est pas dans le but que le chemin qui compte et le voyage commence en bas de chez SOI.
Bonne lecture ! à commander directement chez l'auteur. Il vous l'adressera, de plus, avec une dédicace. J'attends la suite, sobrement annoncée en toute dernière page avec impatience.
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« Cette traversée était d'abord un bol d'air et d'humanité. »
Mathieu MOUILLET a bourlingué à travers le monde pendant des années avant d'entreprendre cette exploration à pieds de la « France profonde » et mystique, à travers chemins creux et « routes à trois grammes ».
Mon enthousiasme pendant cette lecture, modéré lors des premières pages, a été sans cesse croissant. Je crois qu'il suffisait de laisser infuser.
Amateurs exclusifs de tourisme commercial, de voyages organisés, passez votre chemin ! Mathieu nous montre autre chose, lui qui aime se perdre pour mieux se retrouver, s'en remettant souvent au hasard. D'ailleurs, le hasard existe-t-il vraiment ?
En tout cas, ce livre est une véritable leçon ! Leçon d'Histoire, de tolérance, de solidarité. Avec son franc-parler, l'auteur nous emmène loin de la capitale à la rencontre d'autochtones souvent très inventifs, très dynamiques.
Le bougre a le don de nous faire saliver et de nous donner des envies de poudre d'escampette !
Le récit est agréablement empreint de poésie et de liberté.
Nous y découvrons les solutions parfois innovantes qui se mettent en place en terme d'emploi, de culture, d'environnement.
Car quand il n'y a rien, tout reste à faire. Nous (visiteurs) prenons alors conscience de la force d'inertie de notre petit confort habituel.
Quelques erreurs d'écriture émaillent le récit sans vraiment en perturber la lecture. Une carte est fournie derrière la couverture, je ne l'ai découverte qu'à la fin.
Ma conclusion ? Foncez l'acheter ! Et qui sait, peut-être nous rencontrerons-nous au café général de poésie.
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Mathieu Mouillet, après avoir visité les 4 coins du monde et avoir entendu très souvent « mais pourquoi venir chez nous alors que vous habitez le plus beau pays du monde ? » a décidé de faire un voyage exotique dans son propre pays, la France.
Il va donc sillonner pendant 18 mois la France des Ardennes au Pays basque essentiellement à pied, parfois à vélo et ponctuellement sur l'eau, tout en essayant d'explorer les endroits  "où il n'y a rien à voir".
Au cours de son périple, il va faire de très belles rencontres avec des personnes très attachées à leur terre, leur village, leur ville, leur chez-eux, avec des personnes prêtes à beaucoup pour relever le défi de continuer cette vie qui est la leur et pour laquelle elles ne baisseront jamais les bras même si c'est difficile.

Ce livre se lit au rythme du périple soit lentement comme pour en apprécier chaque instant comme je le fais lorsque je randonne avec des pauses pour prendre le temps de savourer les rencontres car avec ce récit l'objectif n'est pas la destination mais le vécu, les rencontres entre le point de départ et celui de l'arrivée.
Ce voyage est un voyage à l'intérieur de la France mais aussi à l'intérieur de soi et démontre le paradoxe propre à tout homme : son besoin d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte et son besoin d'ancrage. Mais n'est-ce pas ainsi qu'on apprécie ce que l'on a, aussi minime que ce soit, si ce n'est en le confrontant avec le reste du monde ?

J'ai beaucoup apprécié l'organisation, la mise en page de ce récit de voyage et la parole laissée aux personnes rencontrées sans pour autant la remanier. J'ai aimé l'humanité, la bienveillance, voire la poésie que l'on découvre au détour d'un chemin. J'ai pris le temps de le lire et je l'ai refermé en me disant qu'il y avait certains chemins à parcourir avec ce récit en tête pour le ressentir. A moi de trouver qu'elle est ma "diagonale du vide".
C'est un beau coup de 🧡🧡 pour ce récit de voyage découvert sur Facebook.
Lien : http://quandsylit.over-blog...
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Après avoir fait un tour du monde en vélo et différents voyages à travers le globe, Mathieu Mouillet prend conscience qu'il ne connaît pas véritablement la France et veut vérifier sur le terrain si l'image qu'il a de la campagne française est fidèle à la réalité. Après 2 années de préparation, il décide de prendre le temps d'aller à la rencontre de ceux qui vivent dans le désert qui traverse la France où la densité de population est la plus faible, que les géographes appellent la « diagonale du vide ».
Ce livre retrace cette randonnée de près d'un an et demi dans 18 départements français, loin des sites touristiques, des Ardennes au Pays Basque.
Mathieu Mouillet partage avec nous les paysages de campagne, ses découvertes d'autres modes de vies mais également de la richesse du tissu associatif.
La place accordée aux témoignages des personnes qu'il a rencontrées au cours de ce périple de 1 500 km permet de mieux appréhender leurs difficultés rencontrées au quotidien mais aussi de nous transmettre leur énergie communicative. Une occasion de prendre du recul sur le sens que nous souhaitons donner à notre vie.
La carte de France des 44 lieux les plus marquants du voyage au verso de la couverture nous invite à découvrir "l'exotisme" de la France et à nous interroger sur la notion même de voyage. Près de 100 photographies en noir et blanc (à découvrir en couleur sur son blog) illustrent ce récit passionnant.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un an de marche
.......
La marche est une méditation

En marchant hors des sentiers
battus, je pense aussi hors
des sentiers battus. Ces paysages vierges
m’ouvrent le champ des possibles.
Plus de panneaux indicateurs.
Ce sont les rencontres qui me guident.
Je côtoie des gens qui ont écouté
leur petite voie intérieure, osé lui faire
confiance. Ils me montrent le chemin.

Ce que le voyage m’apprend
depuis maintenant un an : m’écouter
et me faire confiance. En mettant
simplement un pied devant l’autre,
je me rapproche de moi-même.
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En marchant hors des sentiers battus, je pense aussi hors des sentiers battus. Ces paysages vierges m'ouvrent le champ des possibles. Plus de panneaux indicateurs. Ce sont les rencontres qui me guident. Je côtoie des gens qui ont écouté leur petite voix intérieure, osé lui faire confiance. Ils me montrent le chemin.
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Quand je parcours le monde, je rencontre plein de gens formidables. Et quand je rentre ici, en Occident et que je vois ce que propagent les médias sur le monde, j'en suis désolé. Parce que le monde n'est pas ça.
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Le statut de voyageur est aussi un passe- partout qui permet d’échapper aux étiquettes. Derrière ce paravent, il est-ce qu’on veut qu’il soit. Un jour touriste, l’autre randonneur ou photographe...Le voyageur n’est jamais ramené à ce qu’il est quand il ne voyage pas. En endossant l’habit, il se met en vacances de son statut social. C’est sûrement l’une des choses que je préfère dans le voyage.
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Video de Mathieu Mouillet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mathieu Mouillet
La diagonale du vide, 2500 km à travers la France.
La diagonale du vide, c'est un itinéraire imaginaire qui coupe la France en deux. Une diagonale qui s’étire sur 1500 kilomètres et traverse des départements parmi les moins peuplés de France. Cette diagonale, les géographes, qui sont parfois poètes, l’ont baptisée “La diagonale du vide”
Durant un an et demi, à pied, en vélo, en raquettes, en montgolfière, j’ai sillonné ces campagnes isolées. Dix-huit mois pour explorer les endroits les plus reculés de France et rencontrer leurs habitants. Et un défi : découvrir la France comme un pays exotique.
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