AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Erik35


DE TROLLS ET DE FINANCE

On ne présente plus ces fameux Trolls de Toy ni la série éponyme, annexe et totalement déliée des diverses aventures du célèbre Lanfeust. Cet opus en est d'ailleurs le 21ème volume et il est aussi assez évident, afin de rester honnête, que les volumes de cette saga sont, depuis un certain temps, pour le moins inégaux en qualité.

Cette fois, nos joyeux et insatiables trolls et trollettes - sans oublier la désopilante humaine trollo-compatible Waha - voient leur territoire envahi par une horde d'humains sans foi ni loi arrivés massivement dans les parages à la suite de trois types assez mal dégrossis (comme la plupart des humains présents dans ce monde trollesque) ayant découvert des pépites d'or dans la rivière qui borde le village de Phalompe où il ne fait d'habitude pas très bon survivre lorsqu'on n'est pas poilu ni fort comme un troll. Cette fois, pourtant, la malheureuse Waha se fait avoir et promet, sans avoir pensé croiser les doigts dans son dos (on reconnait bien là l'humour potache de Christophe Arleston), que rien n'arrivera à ces trois bonshommes s'ils se contentent de faire quelques trous de prospection dans les parages, en échange des inséparables autant qu'insupportables enfants trolls, Tineth et Gnondpom.

De fil en aiguille, c'est une véritable ruée vers l'or qui va s'ensuivre (parce qu'évidemment, ce genre de secret ne reste jamais très longtemps bien gardé), au point que les sages d'Eckmül, au premier rang desquels le Vénérable Fukatou, commencent à s'inquiéter sérieusement de voir la ville se vider. Pendant ce temps-là, un couple de jeune soeurs attirées par le métal jaune - mais sans la moindre envie de se salir les mains - vont largement profiter de leur pouvoir, un pouvoir du genre à donner de bonnes odeurs à l'argent... pardon, à l'or... pour racketter éhontément les prospecteurs tout en leur garantissant la vie sauve, les Trolls n'aimant pas, mais alors pas du tout, les effluves en bouteilles de la délicieuse Chanelle (les jeux de mots et références de l'auteur sont toujours à la point de l'humour, fin, racé, élégant, discret. Et c'est aussi pour ça qu'on aime !)...

On va revoir le seul sage (ou prétendument) Troll, on va croiser un énorme dragon, lequel dort bien évidemment sur un gigantesque tas d'or. On va avoir droit à une leçon expresse et même carrément expéditive de science économique appliquée (aux Trolls), à une série de blagues typiquement arlestoniennes et bien entendu à un genre de banquet final dans lequel les romains sont remplacés par les homo sapiens, y compris dans les marmites.

On ne peut s'empêcher de songer au génial Obélix et Compagnie en lisant la seconde partie de cet ouvrage (l'avant dernier de la saga, pour le moment), entre les explications farfelues (mais pas totalement stupides) concernant les flux financiers, l'appréciation des monnaies et de l'or, les rapports des humains à la richesse, etc.
Et même si l'album n'arrive pas au niveau de l'histoire gauloise sus-citée (indéniablement l'un des meilleurs Astérix de la paire mythique Goscinny-Uderzo), Arleston et Mourier n'ont pas à rougir de leur dernière création. L'ensemble est en effet plutôt un bon cru, avec une histoire qui se tient, ceteris paribus, toute histoire de Troll égale par ailleurs, - surtout si l'on compare aux quelques précédents - et, à condition d'apprécier l'humour gras, les jeux de mots totalement tirés par les cheveux, son lot de "running gags" attendus, les références de mauvais goût, des personnages inchangeables mais que l'on apprécie tels, on se prend à sourire et même à rire à plusieurs reprises, effets qui ne sont pas si évident à produire, même lorsqu'on a du métier.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}