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Critique de H0rage
Certains auteurs semblent avoir été touchés par la grâce. C'est le cas de l'enchanteur Mourlevat, qui nous invite dans ce roman à suivre la formidable odyssée de Tomek, petit épicier de treize ans qui s'ennuie et ne rêve que d'aventures. Un beau jour, la jeune Hannah franchit la porte de son épicerie en quête de l'eau de la rivière Qjar, qui empêche de mourir. Tomek n'a malheureusement pas ça en magasin, et Hannah repart. Pourtant un détail a changé : Tomek est tombé amoureux. Et il va tout faire pour retrouver et la jeune fille et cette mystérieuse rivière qui coule à l'envers que personne n'a jamais trouvé …
Sur sa route, il croisera Marie et Cadichon l'âne péteur, les petits parfumeurs qui ont tous des noms se terminant par [om], une vieille sorcière qui fait de la balançoire sous l'arc-en-ciel, et bien sûr Hannah. Il traversera la Forêt de l'Oubli, la prairie fleurie dont les parfums capiteux vous font perdre la raison et vous endorment pour un sommeil infini (sauf bien sûr si on trouve les “mots qui réveillent”), fera halte dans le village des parfumeurs, plein de joie et de gaieté, échouera sur l'Île inexistante, et finira sa course dans la forêt étrange et à l'assaut de la Montagne Sacrée où coule la rivière Qjar. On l'aura compris, il y a ici un tel foisonnement de lieux, de personnages et de rebondissements qu'il est impossible de s'ennuyer un seul instant au côté de Tomek. Mourlevat “pioche” dans le conte (les parfumeurs ressemblent un peu à des nains joyeux, la prairie fleurie évoque le Magicien d'Oz), dans l'Odyssée (des personnages coincés sur une île, ça ne vous rappelle rien ?), la mythologie (la sorcière sur sa balançoire, tel le Sphinx pour Oedipe, pose sa question qui doit être résolue pour libérer le passage). Cet assemblage pourrait paraître de bric et de broc au premier abord, mais le charme opère grâce à la puissance poétique de l'ensemble. C‘est beau, c'est léger, c'est aérien. C'est cela la magie de l'écriture. C'est parfois drôle aussi (un âne péteur … il fallait oser)
Et cela pose aussi, mine de rien en passant, une question philosophique fondamentale : peut-on souhaiter vivre éternellement ?
Il existe un deuxième tome, “Hannah”, qui nous fait vivre l'aventure du point de vue de la jeune fille (aussi beau et féerique que celui-ci d'ailleurs). Et petit point de détail, j'apprécie la narration au passé simple et la narration à la 3e personne du point de vue de Tomek (à l'heure où les narrations à la 1ère personne et au présent fleurissent pour séduire les plus jeunes car réputées plus accessibles, un peu d'exigence, ne pas céder à la facilité, ça fait du bien …)
Un roman pour la jeunesse qui plaît autant aux petit qu'aux grands. Monsieur Mourlevat, vous m'avez encore charmée.
Sur sa route, il croisera Marie et Cadichon l'âne péteur, les petits parfumeurs qui ont tous des noms se terminant par [om], une vieille sorcière qui fait de la balançoire sous l'arc-en-ciel, et bien sûr Hannah. Il traversera la Forêt de l'Oubli, la prairie fleurie dont les parfums capiteux vous font perdre la raison et vous endorment pour un sommeil infini (sauf bien sûr si on trouve les “mots qui réveillent”), fera halte dans le village des parfumeurs, plein de joie et de gaieté, échouera sur l'Île inexistante, et finira sa course dans la forêt étrange et à l'assaut de la Montagne Sacrée où coule la rivière Qjar. On l'aura compris, il y a ici un tel foisonnement de lieux, de personnages et de rebondissements qu'il est impossible de s'ennuyer un seul instant au côté de Tomek. Mourlevat “pioche” dans le conte (les parfumeurs ressemblent un peu à des nains joyeux, la prairie fleurie évoque le Magicien d'Oz), dans l'Odyssée (des personnages coincés sur une île, ça ne vous rappelle rien ?), la mythologie (la sorcière sur sa balançoire, tel le Sphinx pour Oedipe, pose sa question qui doit être résolue pour libérer le passage). Cet assemblage pourrait paraître de bric et de broc au premier abord, mais le charme opère grâce à la puissance poétique de l'ensemble. C‘est beau, c'est léger, c'est aérien. C'est cela la magie de l'écriture. C'est parfois drôle aussi (un âne péteur … il fallait oser)
Et cela pose aussi, mine de rien en passant, une question philosophique fondamentale : peut-on souhaiter vivre éternellement ?
Il existe un deuxième tome, “Hannah”, qui nous fait vivre l'aventure du point de vue de la jeune fille (aussi beau et féerique que celui-ci d'ailleurs). Et petit point de détail, j'apprécie la narration au passé simple et la narration à la 3e personne du point de vue de Tomek (à l'heure où les narrations à la 1ère personne et au présent fleurissent pour séduire les plus jeunes car réputées plus accessibles, un peu d'exigence, ne pas céder à la facilité, ça fait du bien …)
Un roman pour la jeunesse qui plaît autant aux petit qu'aux grands. Monsieur Mourlevat, vous m'avez encore charmée.
