Citations sur Séquoias (10)
Bienvenue à San Francisco, jeune homme, le paradis de la liberté. Ici, la règle c'est chacun pour soi.
-Des séquoias? Ce sont ces grands arbres?
-Ce sont plus que des arbres. Ce sont des dieux, des divinités figées sur les montagnes de la région depuis des millénaires. Pour les Miwoks, ces forêts sont des sanctuaires. Il suffit d'y pénétrer pour comprendre.
Ils lèvent l'ancre le lendemain, cap sur l'archipel des Galápagos.
Dans l'exemplaire, relié de cuir noir, du voyage dans l'Atlantique Sud et autour du Cap Horn dans l'océan Pacifique, par le capitaine James Colnett, de la Royal Navy -1798, Mercator trouve une carte sommaire. Sur l'île de Floreana, la mention "Post Office Bay".
Bienvenue à San Francisco, jeune homme, le paradis de la liberté. Ici, la règle c'est chacun pour soi.
Voilà San Francisco, la cité d'or dont rêve le monde entier : une dizaine de maisons de bois et une trentaine de bâtisses, la plupart inachevées, des voiles ou des branchages en guise de toits, jetés comme au hasard sur une grève marécageuse. Des centaines de navires enlisés jusqu'à mi-coque dans la boue, certains éventrés, d'autres démâtés, transformés en dortoirs ou en entrepôts. Des épaves désossées pour leurs planches, leurs mâts, leurs voiles. Les rues sont des chemins défoncés, des sentiers où les roues des brouettes s'enfoncent. Des collines sableuses parsemées de roseaux, de cabans, de tentes, d'abris de fortune faits de troncs mal équarris et de morceaux de navires, bidonville émergeant de la brume et de la fumée des feux de camp, sur lequel flotte un drapeau américain en charpie et ses trente étoiles. Odeurs de vase, de crasse, d'ordures et de viande grillée, cloaque du bout du monde où les rats trottent en file indienne. Des dormeurs hirsutes gisent aux côtés de chiens faméliques dans des tonneaux renversés, des barques tirées sur le sable, des lits de foin sous des lambeaux de focs taillés au couteau, des charrettes sans roues, des abris de branchages.
Pas la peine de s’épuiser à tirer ce poisson. Nous allons l’arrimer au navire et le ramener à Nantucket. Il n’y a pas de requins par ici, en cette saison, pour nous le bouffer en route. Je la vendrai à Coffin, nous avons autre chose à faire que de la cuire, et les fours ne sont pas prêts. Michael, passe sur le canot de ton frère. Je ne supporte plus de t’entendre chialer comme une gamine. Mercator, récupère ce moussaillon, tout juste capable de casser son aviron. Je voulais voir ce que vous valiez, j’ai vu.
Les hommes sautent des hamacs, enfilent leurs vêtements de mer, se bousculent dans les échelles et les escaliers, se précipitent vers les râteliers, les chaloupes. Le capitaine Fleming serre sa ceinture, glisse un long couteau dans son étui de cuir.
C’était un garçon joyeux, il ne rit plus jamais. Il me regarde comme un ennemi, en plissant les yeux, sans les baisser avant que je ne l’ordonne. Je ne suis pas du genre à prendre mes fils dans mes bras, mais quand même. Il ne parle que si je l’interroge, passe ses soirées enfermé dans sa chambre, n’a aucun ami. La vie d’un mousse à bord d’un baleinier de Nantucket n’est pas facile tous les jours. Après leur première campagne, ils reviennent tous différents de l’enfant qui est parti, mais je voudrais bien savoir…
Mais les tueurs de baleines cherchent aussi un trésor. Celui dont ils rêvent est étrange, enfoui dans les entrailles de certains cachalots : l’ambre gris. Cette substance est contenue dans l’intestin de certains mammifères, très rares, peut-être malades. Elle est revendue à prix d’or aux pharmaciens et à des intermédiaires sur la côte, qui en font on ne sait quoi. Certains baleiniers sont rentrés à Nantucket avec dans leurs cales des tonnes d’huile et quelques dizaines de kilos d’ambre gris, dont la valeur dépassait celle de la cargaison.
La chasse aux monstres des profondeurs n’est pas affaire de pleurnichards. Tu pars enfant, tu reviendras homme dans un an ou deux, Mercator. Tu vas voir le monde, te mesurer à l’océan, aux cachalots, apprendre les secrets de la grande chasse, gagner le respect de l’équipage. Serre les dents, et ne me fais pas honte.