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Critique de Aaliz


Se plonger dans le premier amour, c'est partir à la découverte d'un homme à travers son journal. On y côtoie toutes ses pensées des plus nobles aux plus immorales. La forme du journal intime est un procédé souvent utilisé en littérature mais là où Sándor Márai se démarque c'est qu'on a vraiment la sensation de lire un vrai journal intime et non pas une fiction. Les passages où le narrateur se répète, se contredit, sont tellement criants de vérité que ça n'a fait qu'accentuer mes émotions lors de ma lecture.
Il m'a troublée, m'a rendue perplexe, m'a émue, m'a fait de la peine, m'a choquée, m'a horrifiée. Je ne savais plus quoi penser de lui, je le sentais parfois à la limite de la folie et pourtant certains détails m'ont rappelé des évènements et des sensations vécus personnellement et ça n'en est que plus troublant encore.
Ce roman est celui de la solitude d'un homme, un homme qui va chercher et réfléchir à comment en finir avec cette solitude qui lui pèse. C'est aussi l'histoire d'un homme qui réalise peu à peu qu'il est passé à côté de sa vie. Mais il n'est peut-être pas trop tard ?

Je ne sais pas quoi dire de plus, je trouve que concernant l'histoire, la 4ème de couverture en dit assez sans en dire trop, je voudrais donc que ceux qui me lisent s'en contentent comme je m'en suis contentée et qu'ils puissent découvrir ce roman de la même façon que je l'ai découvert.
Je l'ai trouvé très actuel par les thèmes qu'il évoque, je me dis que finalement l'être humain a toujours été confronté aux mêmes questions existentielles quelle que soit l'époque.

J'ai beaucoup pensé au Loup des steppes de Herman Hesse. Mais si le thème principal reste sensiblement le même, le traitement et l'approche sont complètement différents. le loup des steppes est plus philosophique, Harry se met de lui-même à l'écart du monde parce qu'il n'en partage pas les valeurs, il le rejette délibérément. A l'inverse, dans le premier amour, j'ai eu plus l'impression d'une solitude subie. J'ai senti Gaspard parfois très imbu de sa personne et j'attribuais sa solitude à ce trait de caractère, il ne trouve personne assez bien pour lui. Mais dix lignes après, il fait montre d'une telle compassion envers autrui que mes théories en sont réduites à néant.

Bref cette lecture m'a désorientée et m'a beaucoup touchée en même temps. Je suis ravie d'avoir découvert ce grand auteur de talent et je poursuivrai sans aucun doute ma découverte.
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