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Critique de Mome35


Le Kristos Charitos de Petros Markaris est à Athènes ce que le Guido Brunetti de Donna Leon est à Venise. Si ces deux métropoles ont une grande importance pour les deux auteurs, la famille tient souvent de fil rouge pour casser le rythme d'une enquête ou bien même pour l'adoucir. Les liens familiaux tenant lieu d'hâvre de paix et de réflexion tant pour l'un que pour l'autre. A vrai dire il s'agit là de romans policier classique avec un commissaire à l'ancienne et un scénario au déroulement immuable : découverte d'un crime ou de plusieurs, examen, recherche, investigation, élucidation et au final solution.
Dans ce dernier opus "mort aux hypocrites," Charitos vient d'être grand-père et au même moment est appelé pour une attaque à la bombe avec mort d'homme, suivie bientôt d'une autre et enfin d'un accident suspect avec trois victimes. Des attentats que l'on peut qualifier de terroristes s'ils n'étaient revendiqués par une certaine "Armée des Idiots Nationaux." le mobile est d'emblée difficile à déchiffer d'autant que les cibles semblent être des personnages bien sous tous rapport : propriétaire d'une chaîne d'hôtels et en même temps mécène, fonctionnaire de haut rang apprécié et délégués de l'Union Européenne en visite pour délivrer des bons points à la gouvernance grecque. Mais la vérité semble tout autre et Charitos devra faire le métier pour découvrir que le désespoir peut amener à toutes les extrémités. On peut d'ailleurs imaginer de tels événements pourraient aisément se dérouler sur notre sol car la vie sociale y possède de réelles similitudes. En effet, comme souvent depuis une bonne vingtaine d'années, l'auteur puise ses sujets dans les errements de la politique nationale ou locale, dans l'anarchie des différents partis au pouvoir, dans l'inflation galopante, l'économie exsangue et les salaires de misère de la classe dite moyenne. Tout ce terreau lui sert pour des romans agréables et très faciles à lire car le lecteur se sent à la fois membre de sa famille, collègue de travail ou Athénien englué dans les embouteillages permanents. A 84 ans Petros Markaris est comme Andrea Camillerri et son commissaire Montalbano, immortel.
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