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Kostas Charitos tome 12 sur 14

Hélène Zervas (Traducteur)Michel Volkovitch (Traducteur)
EAN : 9782021474060
336 pages
Seuil (03/06/2021)
3.38/5   26 notes
Résumé :
Alors que le commissaire Charitos fête la naissance de son petit-fils, son bonheur est vite troublé par une série d’attaques à la bombe, qui l’obligent à mener une nouvelle enquête. Cette fois, le meurtre des six victimes est doublement mystérieux : loin d’être des crapules, elles sont des personnes fort appréciées, et quant aux attentats, ils sont revendiqués par une obscure « Armée des Idiots Nationaux » dont les motivations restent inexpliquées. Et si les morts n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Qui aurait dit qu'un jour le scénariste de la plupart des films de Théo Angelopoulos deviendrait un auteur de romans policiers reconnu ? Quoi de commun en effet entre L'éternité et un jour et l'oeuvre littéraire de Pétros Markaris avec sa série consacrée à un flic nommé Kostas Charitos qui compte à ce jour 13 volumes (le dernier paru en Grèce est encore inédit en France). Même sans connaître l'intégralité de ces livres, les personnages de Mort aux hypocrites sont familiers : le commissaire est un type intègre, chérit sa fille, se dispute gentiment avec son épouse, cuisinière hors-pair par ailleurs mais ayant en horreur les brochettes, est apprécié de ses collègues, et a comme meilleur ami un ancien communiste. Quant au décor, il s'agit bien sûr d'Athènes et ses conditions de circulation démentes. Il y a une enquête dans le livre, et même plusieurs connectées, mais Charitos bien ordonné commence par soi-même et un nouveau rôle dans la vie du policier : il devient grand-père. Les séquences familiales, assez nombreuses, permettent à Markaris de souffler entre deux meurtres et au lecteur de savourer ses scènes intimes et chaleureuses. La trame policière est elle directement liée à l'état économique et sociale de la Grèce d'aujourd'hui, marquée par l'appauvrissement continue de la classe moyenne et un taux de chômage parmi les plus importants en Europe. Markaris sait parfaitement régler son rythme sur le temps de l'enquête avec moult rebondissements et une résolution finale satisfaisante bien qu'un tantinet bâclée, si l'on cherche la petite bête. Globalement, c'est de la belle ouvrage signée d'un auteur maître en son domaine. Ce qui ne répond pas à la question : comment passe t-on des films beaux mais arides d'Angelopoulos à des romans policiers aussi humains, faciles d'accès et en même temps tellement ancrés dans le marasme économique grec ?
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Je lis avec plaisir les séries policières ayant un personnage récurrent, évoluant si possible dans un tissu social réaliste et bien étoffé. Que ce soit les enquêtes tortueuses de l'inspecteur Gamache dans la série québecoise de Louise Penny, ou celles du commissaire Soneri de la police de Parme (Valerio Varesi), toutes ont leur charme !
Je remercie donc les éditions du Seuil et Babelio pour m'avoir envoyé le dernier opus de Petros Markaris, "Mort aux hypocrites". Ce livre se situe dans la droite lignée des autres volumes centrés sur notre vieil ami Charitos, se débattant avec les idées parfois étranges de ceux qui ont décidé de résoudre la crise grecque de ces dernières années à leur manière... Markaris réussit bien à dépeindre la situation ubuesque dans laquelle les mesures de la "troïka" européenne ont plongé le pays, sous couvert d'un redressement de son économie. Les mesures drastiques qui ont été imposées ont eu pour résultat de faire plonger la fraction la plus pauvre de la population, ainsi que la classe dite moyenne, dans une misère encore plus grande. Face à la hausse du coût de la vie et à la baisse des revenus, beaucoup de citoyens ont dû chercher à survivre (et cherchent encore) au jour le jour. Toutes les réponses ne se situent pas sur le même plan. La bande singulière de terroristes à laquelle est confronté le commissaire Charitos ("l'Armée des Idiots Nationaux") a décidé d'éliminer, par des moyens spectaculaires, les membres de l'élite administrative et financière qu'elle estime les plus hypocrites. Les membres de ce mouvement ne font aucunement partie de la mouvance terroriste habituelle, et les divers procédés qu'ils utilisent, rendent leur identification difficile.
Cela complique bien l'existence au quotidien de notre brave enquêteur. le commissaire Charitos, qui vient de devenir grand-père, préférerait nettement consacrer du temps à son petit-fils, nouvel arrivé dans cet improbable échiquier grec, ainsi qu'à sa fille Katerina, avec laquelle la relation est très fusionnelle. Bref, rien ne va comme le lecteur compatissant le voudrait. Certes, la gastronomie est encore au rendez-vous et notre héros réussit encore à picorer de ci de là quelques spécimens de ses brochettes préférées, en cachette de sa tumultueuse épouse, Adriani. Une promotion arrive à point nommé pour lui remettre du baume au coeur, mais la vie n'est pas facile.
Au passage, on a donc droit à une chronique familiale et sociale toujours aussi truculente, et c'est bien comme ça. Mon seul regret (mais c'est souvent le cas dans cette série) : le dénouement est un peu rapide et un peu tiré par les cheveux ! Je dirais que l'enquête policière est plus un prétexte permettant de peindre un tableau sociétal que la raison même d'exister du livre... Amateurs de thrillers et de romans noirs, mieux vaut changer de trottoir !
Bref, tout se termine bien, sauf pour les assassins et pour la population grecque dans son ensemble, toujours confrontée d'une part à la dureté de la politique libérale effrénée promue par les dirigeants de ce monde, d'autre part à la compromission bien réelle de nombre de ses dirigeants.
Si vous ne connaissez pas la série je vous conseille de vous y intéresser. Mieux vaut, comme dans bien des cas, découvrir les volumes plutôt dans l'ordre chronologique. On appréhende mieux les personnages que l'on va suivre tout au long de l'histoire.
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Une attaque à la bombe tue à Anavyssos un magnat de l'hôtellerie. le commissaire Charitos, tout juste devenu grand-père, est dépêché sur place pour mener l'enquête. L'attentat est vite revendiqué par une mystérieuse organisation, "l'armée des idiots nationaux"...

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une récente opération Masse critique. J'ai ainsi pu découvrir le commissaire Charistos, son équipe et sa famille, qui tient une place importante dans ce récit.

L'histoire, sans être transcendante, est plutôt bien menée. Elle possède une certaine fibre sociale, dans une Grèce durement touchée par la crise économique et financière, qui affecte la vie de l'immense majorité des habitants. Mais pas de tous, certains, sous couvert d'honorabilité, s'en sortant mieux par des stratagèmes moralement condamnables. Et ce sont ces hypocrites qui sont dans la ligne de mire des idiots nationaux...

Une chose m'a en revanche gêné : le fait qu'en quatrième de couverture, soit évoqué le nombre de six victimes. Car le sixième meurtre n'intervient qu'en page 296, pour un roman qui en compte 331... je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, je trouve cela particulièrement maladroit.
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Le Kristos Charitos de Petros Markaris est à Athènes ce que le Guido Brunetti de Donna Leon est à Venise. Si ces deux métropoles ont une grande importance pour les deux auteurs, la famille tient souvent de fil rouge pour casser le rythme d'une enquête ou bien même pour l'adoucir. Les liens familiaux tenant lieu d'hâvre de paix et de réflexion tant pour l'un que pour l'autre. A vrai dire il s'agit là de romans policier classique avec un commissaire à l'ancienne et un scénario au déroulement immuable : découverte d'un crime ou de plusieurs, examen, recherche, investigation, élucidation et au final solution.
Dans ce dernier opus "mort aux hypocrites," Charitos vient d'être grand-père et au même moment est appelé pour une attaque à la bombe avec mort d'homme, suivie bientôt d'une autre et enfin d'un accident suspect avec trois victimes. Des attentats que l'on peut qualifier de terroristes s'ils n'étaient revendiqués par une certaine "Armée des Idiots Nationaux." le mobile est d'emblée difficile à déchiffer d'autant que les cibles semblent être des personnages bien sous tous rapport : propriétaire d'une chaîne d'hôtels et en même temps mécène, fonctionnaire de haut rang apprécié et délégués de l'Union Européenne en visite pour délivrer des bons points à la gouvernance grecque. Mais la vérité semble tout autre et Charitos devra faire le métier pour découvrir que le désespoir peut amener à toutes les extrémités. On peut d'ailleurs imaginer de tels événements pourraient aisément se dérouler sur notre sol car la vie sociale y possède de réelles similitudes. En effet, comme souvent depuis une bonne vingtaine d'années, l'auteur puise ses sujets dans les errements de la politique nationale ou locale, dans l'anarchie des différents partis au pouvoir, dans l'inflation galopante, l'économie exsangue et les salaires de misère de la classe dite moyenne. Tout ce terreau lui sert pour des romans agréables et très faciles à lire car le lecteur se sent à la fois membre de sa famille, collègue de travail ou Athénien englué dans les embouteillages permanents. A 84 ans Petros Markaris est comme Andrea Camillerri et son commissaire Montalbano, immortel.
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C'est un plaisir de retrouver le commissaire Charitos, entouré par sa famille et sa belle famille. Il est Bousculé par la naissance de son petit fils Lambros (fils de sa fille Katerina adorée) et des nouvelles concernant sa carrière dans la police d' Athènes. Et, surtout, il doit faire face, avec son style "bonhomme", tout en délicatesse, nuance et méfiance quant aux apparences, aux "idiots nationaux" qui revendiquent des meurtres de banquiers, hommes d'affaires, employés de la Communauté Européenne, des gens au dessus de tout soupçon...
Groupes extrémistes terroristes ? Fous illuminés ? La politique de rigueur en Grèce, les privatisations, et le business débridé auraient ils réveillé des monstres ? Pour Charitos, Il y a des trucs qui ne collent pas...
Alors, avec ce roman, polar sociétal, nous ne sommes plus dans l'excellente "trilogie de la crise" qui a fait connaître Markaris, mais plutôt dans les répercussions de cette crise, qui semble avoir miné, pour longtemps, le pays : licenciement, chômage, petits boulots au noir, embouteillages, enquêtes difficiles, voilà le contexte de ce roman...
Mais ce côté plutôt sombre est éclairé par les traditions grecques que décrit Markaris : la famille se retrouve autour de bons petits plats d' Andreani, sa femme, et les relations avec Zissis, l'ami communiste éternel, toujours de bon conseil et en charge de son centre d'accueil de sans abris.
On vit, avec ce petit cercle de proches, l'histoire du peuple grec qui traverse malheurs et joie de vivre...
On est loin du thriller sanguinolent, le rythme est plutôt lent, mais c'est un régal (aussi culinaire) pour ceux qui ont lu les précédentes enquêtes du commissaire Charitos ( c'est une série policière qui se lit avec gourmandise !).
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ces arguments ont un fond de vérité. C'est vrai, de nombreux chefs d'entreprises transfèrent leur siège social dans des paradis fiscaux pour éviter de payer des impôts. C'est vrai il y a un écart énorme entre le niveau d'instruction des jeunes d'aujourd'hui et les salaires de misère qu'ils touchent. C'est vrai, de nombreux chefs d'entreprise licencient les employés âgés et bien payés pour embaucher des jeunes qui leur coûtent moins chers. C'est vrai aussi que ces jeunes que ces jeunes sont considérés partout comme des travailleurs alors que leurs salaires suffisent à peine pour payer leur loyer et leurs repas. C'est vrai enfin que quand l'économie va mieux, les profits vont dans la poche des riches et les autres n'y gagnent rien.
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Sa générosité ne se limitait pas aux bonus qu’il distribuait aux directeurs quand les affaires marchaient bien. Figurez-vous qu’il avait même créé une bourse destinée à des jeunes désirant faire des études d’hôtellerie. Les bourses étaient accordées après avoir épluché la situation financière des familles qui devaient prouver qu’elles étaient dans le besoin. Fokidis offrait ensuite aux plus doués un stage dans ses hôtels et il embauchait ceux qui achevaient leur formation avec succès.
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Qui avait intérêt à tuer un homme d’affaires aussi parfait, qui plus est en posant une bombe dans sa voiture ? Je partage le sentiment de Dermitzakis. Personne ne dit du mal de Fokidis, mais une première conclusion qui s’impose est qu’il savait bien cacher l’étendue de ses activités. C’est pour cela qu’il contrôlait personnellement les finances de l’entreprise. Il ne voulait pas à ses côtés d’une personne qui aurait su veiller au grain.
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Tout ce que l’on peut dire, c’est que de deux choses l’une : nous avons affaire soit à des criminels extrêmement rusés, qui dissimulent jusqu’à leur mobile, soit à des fous furieux.La deuxième éventualité me semble plus convaincante, si l’on en juge d’après le nom de l’organisation. Pourtant, mon instinct me conseille de ne pas les sous-estimer. Ils sont sans doute plus dangereux que ne le laisse entendre leur message.
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Le seul problème était qu’il voulait tout contrôler et certaines fois, cela nous tapait sur les nerfs. Rien n’avançait sans son accord. Quand il était en voyage, il communiquait tous les jours avec nous par Skype. L’entreprise n’a même pas de directeur financier, parce que Fokidis voulait gérer les comptes en personne. Pensez donc !
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Vidéo de Pétros Márkaris
Pétros Márkaris - Liquidations à la grecque .À l'occasion du Festival International Quai du Polar, Pétros Márkaris vous présente "Liquidations à la grecque" aux éditions Seuil. Traduit du grec par Michel Volkovitch. Lauréat du prix le Point du Polar européen 2013. http://www.mollat.com/livres/petros-m%C3%A1rkaris-liquidations-grecque-9782021053517.html Notes de Musique : "Morning Emerges From Night" by Ergo Phizmiz (http://www.ergophizmiz.net)
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