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Critique de GuillaumeTM


Ce livre est un véritable réquisitoire allant à l'encontre de tous ces banquiers qui ont fait du monde ce qu'il est aujourd'hui, mais c'est aussi un réquisitoire légitimé par une enquête poussée et rigoureuse quant aux sources citées au fil des pages.

L'idée du sujet de cet ouvrage a germée dans la tête de son auteur lorsque celui-ci rendait visite au poète Ezra Pound, interné dans un hôpital psychiatrique depuis 1945, et c'est donc sur ses conseils qu'il débuta cette gigantesque entreprise.

Il ne faut pas oublier de rappeler qui était Ezra Pound : poète américain qui fit partie avec Hemingway et Scott Fitgerald, de cette génération perdue dont Gertrude Stein donna le nom, puis Pound se rapprocha du parti fasciste de Mussolini sans oublier bien évidemment son antisémitisme de rigueur et il prétendait, comme beaucoup de ses congénères, que les juifs tiraient les ficelles en coulisse de l'économie mondiale. Rien de nouveau sous le soleil. C'est pour cette raison qu'il n'y a rien de surprenant de voir qu'un fasciste antisémite se pose des questions sur la légitimité d'une institution capitaliste comme la réserve fédérale, sachant que les fascismes comme celui de Mussolini ou du Nazisme d'Hitler se disaient ouvertement anticapitalistes ou prétendaient être des partis politiques anti-système (comme on l'entend d'ailleurs encore souvent à notre époque lors de campagnes électorales et pas seulement du côté de l'extrême droite, mais tout ça ce n'est que de la rhétorique politique à la limite du sophisme et de la démagogie ). Il est donc intéressant, pour ainsi dire, de noter comment les personnes d'extrême droite ou d'extrême gauche peuvent être parfois, (quand leur critique est honnête et constructive, ce qui n'est pas toujours le cas) malgré eux, des testeurs de la démocratie.

L'histoire débute en 1908, lorsque le sénateur Nelson Aldritch accompagné de son secrétaire particulier, Shelton, de A. Piatt Andrew (le secrétaire-adjoint au Trésor et assistant spécial de la Commission Monétaire Nationale), de Frank Vanderlip (le président de la National City Bank of New York), de Henry P. Davidson (l'associé principal dans J.P. Morgan Company), et de Charles D. Norton (le président de la First National Bank of New York), rejoint ensuite par Benjamin Strong (lieutenant de J.P. Morgan) et de Paul Warburg (associé dans Kuhn, Loeb & Co), quittent subrepticement New York pour se rendre sur une ile déserte, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Cette ile porte le nom de Jekyll Island.

L'unique but de ce conglomérat d'hommes d'affaire était de créer une banque centrale qui ne voudrait pas dire son nom car, suite à la panique monétaire de 1907, la confiance du peuple américain envers les banquiers était au plus bas. Ils établirent donc dans l'ombre un projet de loi qu'ils feraient voter ensuite au Congrès, il s'y remirent même à deux fois pour que la loi finisse enfin par être adoptée en 1913. Voilà comment une institution soi-disant gouvernementale devient privée, dont l'unique but est de servir les banquiers et les marchés financiers, qui ne va aucunement dans l'intérêt du peuple.

Pour faire bref, car il y aurait encore tant de choses à dire sur ce bouquin, la Cité de Londres est l'épicentre de l'économie mondial, Wall Street en est que son adjudant si je puis dire. Et toutes les guerres ont été financées par eux, que ce soit celle de 1914-1918 ou la deuxième guerre mondiale, y compris la révolution bolchevique ou le financement du parti d'Hitler : le NSDAP.

Voilà de quelle façon nous en sommes arrivés jusqu'au krach boursier de 2008, parce que des personnes sans aucune morale prennent le monde pour un immense casino et jouent avec l'argent du contribuable, ainsi les différents gouvernements des nations finissent par être à la botte du monde de la finance, la démocratie laissant place à ce que Karl Marx appelait une bancocratie.
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