Sorcières & Chasseurs, tome 1 : Convoitise

À 19 h, elle laisse la petite dans son lit avec interdiction formelle de se lever, de s’endormir, de vider le frigo ou de mettre le feu à l’appartement.
— Et sauter par la fenêtre ? Me couper avec un couteau ? J’ai le droit ?
— Ça me simplifierait la vie, dit Leila. Mais ne fais pas de saletés sur le tapis.

- C’est pour ça que tu m’as fait acheter ce… morceau de barbaque ?
- Ça s’appelle du paleron, explique la petite sur un ton docte. Mais oui.
- Et ces oignons ? Ces carottes ?
- Exactement. Et Birgit a fourni le vin rouge.
Leila fronce les sourcils. Birgit a des idées bien spéciales sur les aliments adaptés pour nourrir une petite fille.
- Elle n’est pas forcément au courant, précise Dita. Je l’ai pris dans son placard.
- Ah…

Leila ignorait qu’elle prenait les choses trop au sérieux. Elle a plutôt l’impression de fournir des réponses adaptées à une situation authentiquement catastrophique.

La magie est une belle saloperie, mais quand elle se retire, je ne sais plus qu’une coquille vide, tout ce que j’ai fait de ma vie n’a plus de sens, et je ne peux pas le supporter.

Les Choses est en liberté surveillée, Les Gens sort parfois sous bonne garde. Les sorts qu'ils contiennent ne sont déjà guère reluisants. Convoitise est pire encore, et propose essentiellement des abominations : il mérite la prison à perpétuité, dans un quartier de haute sécurité.

- La plupart des gars avaient une vie normal, avant. Et ta vie à toi, elle est agréable ? Semer des cadavres et des estropiés partout sur son passage sans jamais répondre de ses crimes, c’est épanouissant ?

« Homme droit qui donnes ton sang de ton plein gré, que ton énergie libère cette fillette de l’ombre qui l’etouffe. »

C’est comme toute forme de médecine. Il y a du bon, et du moins bon. Ce qui peut vous soigner peut détruire quelqu’un d’autre.

- Je sais que certaines femmes ne se sentent exister que si les types se déchirent autour d’elles, mais très franchement, ce n’est pas mon cas.

Je pense que tous les types, à un niveau inconscient, ont peur des femmes qui savent où se trouvent les bijoux de famille.