Ces huit nouvelles sont des tranches de vie, des portraits de femmes à un moment clé de leurs vies où elles doutent ou tout au moins sont face à un choix. Trois de ces nouvelles concernent la même femme,
Juliet, à trois étapes importantes : une rencontre, des retrouvailles et une séparation. Cela forme presque un court roman (et d'ailleurs
Pedro Almodovar en a fait un film). Les situations sont ambiguës, il y a des malentendus ou des quiproquos, des malaises, des maladresses, de petits mensonges, des failles. Tout n'est pas toujours très clair, mais cela ne semble pas indispensable pour comprendre le ressenti de ces femmes complexes. C'est écrit tout en nuances, sur un ton doux-amer, avec une plume pleine de finesse, de délicatesse,… Quelque chose m'a rappelé
Katherine Mansfield dans l'écriture, la façon d'installer une ambiance, une atmosphère, la manière dont elle plonge le lecteur au coeur d'une situation en quelques lignes. Aucune histoire ne finit vraiment bien, mais ça passe, tout passe, comme dans la vraie vie, parce qu'il faut bien faire des choix, parce que c'est la vie…
L'histoire que j'ai trouvé la plus triste est celle de l'histoire d'amour raté de Robin à cause d'un quiproquo, d'une simple malchance.
Alice Munro est pour moi une jolie découverte, agréable et un peu perturbante à la fois. Malgré son prix Nobel pas très ancien (2013), je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à cette lecture.